Mathieu Warnier, Media365 : publié le samedi 16 novembre 2024 à 18h30
Alors qu'il a pris place dans le peloton de tête du Vendée Globe, Benjamin Ferré a confié lors d'une vacation que son monocoque Monnoyeur-Duo for a job a manqué de peu de démâter dans la nuit de vendredi à samedi.
A quoi tiennent les espoirs de victoire dans le Vendée Globe ? Pour Benjamin Ferré, la participation à la dixième édition du tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance aurait pu s'achever lors de la nuit de vendredi à samedi. Alors qu'il a été pointé ce samedi à 15h00 à la quatrième place d'un classement dominé par Jean Le Cam, le skipper de Monnoyeur-Duo for a job est longuement revenu sur ce qu'il a qualifié de « grosse bêtise » à même de lui « coûter très cher ». Alors que les conditions de navigation étaient loin d'être stables durant la nuit, le Breton a vu une tentative de sieste tourner mal. « Je sens que le vent monte. Du coup, je sors dans le cockpit pour choquer un peu les écoutes, a-t-il tout d'abord expliqué dans des propos recueillis par Voiles et voiliers. Et là, qu'est-ce que je vois ? La contre-écoute filait à l'arrière du bateau et était passée du mauvais côté. Je l'avais mise à un petit taquet, mais le petit taquet a sauté et derrière, je ne l'avais pas sécurisée. » Benjamin Ferré a alors essayé de récupérer ce cordage qui permet de régler l'angle des voiles. Sauf que la manœuvre aurait pu provoquer la casse du mât de l'ancien Banque Populaire X.
Ferré : « Voilà à quoi le Vendée Globe peut se jouer »
« Le bateau part à l'abattée. Tout est à l'envers, la quille, la grand-voile en appui sur la bastaque qui tient le mât. Là, je me dis que c'est fini, a-t-il affirmé.. Les lattes, je n'en ai même plus. Le bateau est totalement couché et c'est forcément au moment où le vent est le plus fort, à 25 nœuds. Je n'avais qu'une peur : que le mât tombe. » Afin d'éviter cette issue fatale pour ses ambitions, Benjamin Ferré a fait « les choses dans l'ordre » car « la moindre erreur est fatale ». Le navigateur a alors été bon pour une inspection de son monocoque, qui s'est avérée satisfaisante. « A l'intérieur du bateau, à part tous les sacs qui avaient vrillé de l'autre côté, ça sentait un peu le gasoil, mais j'ai fait le tour et je n'en ai pas vu, a-t-il affirmé. Il n'y a pas de fuite et donc, a priori, rien de cassé. » Un incident intervenu au bout de moins d'une semaine de course dont le Breton compte tirer les leçons. « Tout ça pourquoi ? Parce que je n'ai pas sécurisé une écoute, a-t-il conclu. Voilà à quoi le Vendée Globe peut se jouer. Donc c'est bien. Bonne leçon et surtout, rigueur, rigueur, rigueur, discipline. Quoi qu'il arrive, c'est bien la preuve que ça se joue vraiment à des bêtises. » Alors que l'archipel du Cap-Vert est en approche et que les choix tactiques seront cruciaux, cet incident aura de quoi remettre Benjamin Ferré sur de bons rails.