Mathieu Warnier, Media365 : publié le samedi 16 novembre 2024 à 19h30
Au lendemain de l'arrêt dans le temps additionnel de la rencontre de Ligue des nations entre la Roumanie et le Kosovo pour des chants racistes dans les tribunes, les deux fédérations ont présenté deux visions différentes et peu conciliables des faits.
C'est un incident dont le football se serait bien passé. Ce vendredi, la rencontre opposant la Roumanie au Kosovo dans le cadre du groupe C2 de la Ligue des nations n'a pas pu aller à son terme. Alors que les deux formations allaient se séparer sur un score nul et vierge, les coéquipiers d' Edon Zhegrova ont quitté la pelouse du Stade National de Bucarest après avoir entendu des chants considérés comme racistes venant des tribunes. En effet, le slogan « Le Kosovo est la Serbie », qui remet en cause l'existence de la république née en 2008 après avoir déclaré son indépendance, aurait été scandé par des supporters de la sélection roumaine sur fond de non-reconnaissance du Kosovo par Bucarest. Alors que la rencontre n'a pas pu reprendre, l'UEFA a assuré qu'elle « communiquera de plus amples informations en temps voulu ». Au lendemain de l'incident, les fédérations roumaine et kosovare n'ont pas manqué de communiquer sur la situation, avec des points de vue diamétralement opposés. Du côté de Bucarest, on s'appuie sur le précédent de la rencontre entre les deux nations disputée en 2023 et la réponse apportée par les autorités sportives à l'époque.
La Roumanie espère éviter une sanction
« La décision de l'UEFA stipule clairement que le slogan 'Le Kosovo est la Serbie' ne peut être qualifié de raciste et ne peut donc pas déclencher de procédure disciplinaire » contre sa sélection nationale, a ainsi affirmé la Fédération Roumaine de football (FRF) dans un communiqué. Son homologue, quant à elle, a assuré que « les supporters roumains ont continué à se comporter de manière irresponsable et discriminatoire, forçant l'équipe nationale du Kosovo à quitter le terrain en raison du manque de sécurité et de dignité ». La Fédération Kosovare de football (FFK) ajoutant que les agissements des supporters roumains ont créé « une atmosphère inacceptable et dangereuse » pour sa délégation. L'attitude de la sélection du Kosovo, qui a pris l'initiative de quitter la pelouse, n'a pas été du goût de la fédération roumaine. En effet, cette dernière a affirmé qu'il est, à ses yeux, « regrettable qu'une équipe de football choisisse de quitter le terrain et de se retirer aux vestiaires seulement deux minutes avant le coup de sifflet final, étant donné que le résultat ne lui était pas favorable ». Il reste maintenant à voir quelles seront les conséquences sportives de cet incident, le résultat de la rencontre pouvant peser lourd dans la course à la montée en Ligue B.