Aurélie Sacchelli, Media365, publié le jeudi 19 septembre 2024 à 09h25
Dans une longue interview à L'Equipe, Nedim Remili est revenu sur l'échec de l'équipe de France de handball aux Jeux Olympiques de Paris, dont il assume la responsabilité.
"J'ai fini MVP de l'Euro, j'étais tout en haut, là j'ai fini "WVP" des JO, le "worst valuable player (pire joueur)" Quant il s'agit de juger son tournoi olympique, Nedim Remili ne se cache pas. L'arrière droit (ou demi-centre) de 29 ans revient ce jeudi dans une interview à L'Equipe sur l'échec de l'équipe de France de handball, sacrée championne d'Europe en janvier, aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Même si Dika Mem, auteur de la perte de balle qui a permis aux Allemands d'arracher la prolongation en quarts de finale (ils se sont ensuite imposés 35-34), apparait comme le symbole de cette défaillance bleue à Paris 2024, Nedim Remili en assume également la responsabilité. "C'est sûr que c'était le moins bon de mes tournois avec l'équipe de France, et j'en ai fait, depuis 2016, admet-t-il. Ça pourra sûrement m'arriver encore, mais avec l'expérience j'espère que ce ne sera jamais aussi mauvais. Malheureusement, là, je suis allé très bas. Les attentes autour de moi sont plus importantes, c'est le jeu. Je n'ai pas d'explication rationnelle. (...) On aurait espéré que ça n'arrive pas à ce moment-là. Quitte à foirer une des deux compétitions, on aurait préféré que ce soit l'Euro. Cet échec a un plus fort impact car c'était les JO à Paris, on était attendus, tout le monde criait victoire beaucoup trop vite. Et on n'a pas répondu aux attentes."
La maladie, le deuil.., Remili n'a pas été épargné
Pendant ce tournoi olympique, la France n'a jamais vraiment été dans le coup, avec notamment une défaite de cinq buts contre la Norvège pour commencer. Avec le recul, Nedim Remili reconnait que deux événements l'ont impacté personnellement pendant la préparation. "Je suis tombé malade pendant les vacances avant la prépa, révèle-t-il. J'étais en Égypte pour le mariage de Yehia Elderaa (son coéquipier à Veszprem, ndlr), j'ai passé deux jours et demi à l'hôpital, KO, j'ai perdu trois ou quatre kilos. Je n'ai même pas pu aller au mariage ! C'est la première fois que cela m'arrivait et ça m'a vraiment surpris. J'ai peut-être sous-estimé l'impact de cette perte de poids." Si physiquement il n'était pas à son meilleur niveau, mentalement, le décès de Christophe Dubois, le kiné historique du PSG, le 5 juillet, lui a fait beaucoup de mal, comme à tous les actuels et anciens joueurs parisiens. "Il a toujours été un mentor pour moi, pas un père mais une sorte d'oncle, explique Remili. Il a pris soin de moi tout au long de mes années à Paris (2016-2022). Je suis arrivé à 20 ans, il me disait quand je sortais trop ou, à l'inverse, me conseillait de lâcher prise quand je me mettais trop dans le handball. Il était très important pour moi et ça m'a fait mal. Mais honte à moi si je mets mon échec sur son dos, de là-haut il va me taper !" Désormais remis de ses émotions ("aujourd'hui, la page est quasiment tournée", affirme-t-il), Nedim Remili est concentré sur ses performances avec son club, Veszprem. Mais l'équipe de France reviendra vite, avec deux matchs amicaux au mois de novembre, mais surtout un Mondial en janvier. Où, comme d'habitude depuis vingt ans, les Bleus auront pour objectif de monter sur le podium. Même si cela n'effacera pas ce cruel France-Allemagne du 7 août à Lille.