Mathieu Warnier, Media365 : publié le jeudi 08 août 2024 à 21h30
Après la courte victoire face à l'Allemagne en demi-finale du tournoi olympique, autant Nicolas Batum qu'Evan Fournier ont mis en lumière un changement d'attitude dans le groupe. Une équipe qui ne veut pas s'arrêter en si bon chemin.
Quelque chose a changé chez les Bleus. En difficulté à l'occasion de la phase de groupes du tournoi olympique, les joueurs de Vincent Collet ont confirmé le visage différent montré contre le Canada à l'occasion d'une demi-finale événement face à l'Allemagne, championne du monde en titre. A l'issue d'une énorme bataille, les Tricolores ont eu le dernier mot et s'assurent de disputer une deuxième finale olympique de rang. Evan Fournier ne l'a pas caché au micro de France Télévisions, le groupe a remis beaucoup de choses en place avant les quarts de finale. « Je ne vais pas vous mentir, il s'est passé quelque chose qui fait que les choses ont changé chez nous en interne, a-t-il confié. Depuis, c'est tout droit ! » D'une équipe qui « se cherchait » et qui avait « du mal à se trouver », les Bleus sont devenus une force collective à même de réaliser des exploits. « Le basketball français avait besoin d'un bon coup de pied au cul, a confirmé le capitaine Nicolas Batum, toujours au micro de France Télévisions. Quand on en a pris un comme celui de la semaine dernière et qu'on s'est regroupé, qu'on s'est dit les choses, c'était intense ce qu'on a eu. » Une rencontre qui a toutefois démarré par de grandes difficultés sur le parquet de Bercy. « Il fallait faire 40 minutes comme contre le Canada. Les trois premières, ce n'était pas trop ça, a concédé Nicolas Batum. On a fait plutôt 37. »
Fournier : « On est restés sereins »
Evan Fournier, quant à lui, a confié que les Bleus ont mis en place « des systèmes qui ont marché contre le Canada mais qui n'ont pas marché ce (jeudi) soir ». « On a dû réviser notre plan. On s'est très bien adapté, a ajouté l'arrière tricolore. Guerschon Yabusele leur a fait très mal. Après, on a surfé sur cette vague, chacun a a apporté sa touche personnelle. » Nicolas Batum, pour sa part, est allé dans le sens de son sélectionneur national Vincent Collet, qui n'a cessé de dire que la clé d'une grande performance aux Jeux Olympiques serait la défense. « Il fallait juste qu'on le fasse, a assuré le joueur des Clippers. C'était nous, les joueurs, qui ne le faisait pas. » Tout est venu d'un temps mort en début de match qui a permis au collectif tricolore de se remobiliser. « On a reculé au début et, lors du premier temps mort, on s'est dit qu'il fallait qu'on avance, a ajouté Nicolas Batum. Il ne faut pas qu'on les laisse jouer. » Mais, selon Evan Fournier, cette rencontre a basculé grâce à « une très grosse fin de troisième quart-temps et un bon début de quatrième » face à des Allemands qui ont dû lâcher leurs coups, sans que cela fasse dérailler les Bleus. « Ils ont tout donné donc ils ont forcément eu un peu d'euphorie, ils ont pris plus de risques, a-t-il analysé. Ils ont eu de la réussite sur la fin, ils ont fait une petite série mais on est restés sereins. On ne s'est pas pris la tête. On a fait des compositions différentes mais on a tellement de confiance dans ce groupe que ça passe. »
Batum : « On a senti la magie »
Son capitaine, quant à lui, a assuré que son équipe aurait pu se rendre la fin de match plus facile avec plus de réussite au rebond. « Si on finit les actions et qu'on prend cinq ou six rebonds au début du quatrième quart-temps, on peut s'échapper, a-t-il résumé. On s'est fait peur mais on est encore là. » Le capitaine tricolore a également tenu à mettre en avant la profondeur du groupe France avec Matthew Strazel qui, après être resté sur le banc face au Canada, « a eu un gros impact dans le troisième quart-temps » selon son capitaine. « Rudy Gobert, qui est entré et qui a apporté un impact. Victor Wembanyama, qui n'est pas bien offensivement mais qui a un vrai impact défensif, a ajouté l'ailier tricolore. Tout le monde était présent, tout le monde est intense, tout le monde joue et c'est génial ! » Enfin, Nicolas Batum a convenu que les performances tricolores depuis le début de Paris 2024 ont été une source de motivation pour aller chercher, eux-aussi, une médaille. « On voyait depuis Lille ce qui se passait, la natation, le judo, le BMX, tous les sports qu'on voyait, a-t-il ajouté. En arrivant ici, on a senti la magie, l'effervescence et c'est génial ! » Une magie qu'ils devront à nouveau utiliser lors de la finale, programmée ce samedi et qui sera, quoi qu'il arrive, un véritable défi pour les Bleus.