Fournier interpelle Blanquer sur le sport à l'école

Fournier interpelle Blanquer sur le sport à l'école©Media365
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Paul Rouget, Media365 : publié le lundi 16 août 2021 à 11h47

Evan Fournier a écrit une lettre ouverte Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, pour lui rappeler que "la place du sport à l'école est dérisoire" en France, et que "féliciter nos athlètes tous les quatre ans n'est plus suffisant".

Sa sortie n'avait pas manqué de faire réagir. Au lendemain de la cérémonie de clôture des Jeux de Tokyo, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, avait notamment salué les performances des Tricolores en handball (deux médailles d'or), en volley (une médaille d'or pour les messieurs) et en basket (une médaille d'argent pour les messieurs, et le bronze pour les dames). "Vive le sport collectif ! Vive l'EPS ! Le succès de nos équipes de France du BHV (basket, hand, volley, ndlr) illustre la qualité de l'enseignement de ces sports à l'école. Saluons le travail des enseignants d'EPS et la bonne collaboration avec les fédérations olympiques", avait-il écrit sur Twitter. Ce qui lui avait valu de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux de la part des médaillés olympiques, comme le handballeur Vincent Gérard, ou les basketteurs Vincent Poirier et Evan Fournier. Ce dernier précise aujourd'hui sa pensée dans une lettre ouverte publiée par le Huffington Post et titrée : "Féliciter nos athlètes tous les quatre ans n'est plus suffisant".

"La place du sport à l'école est dérisoire"

"Je m'interroge face à votre enthousiasme. Vous avez en effet salué les performances tricolores en vous félicitant du travail effectué par votre ministère, et de l'impact qui serait le sien sur ces performances. Il est minime, écrit le nouveau joueur des Knicks. Comme de nombreux athlètes, vous l'aurez compris, je ne partage pas votre point de vue. Aucun de mes coéquipiers ne peut aujourd'hui remercier l'Éducation nationale pour lui avoir permis de jouer au basket. Comme le volley ou le handball, si ces sports collectifs sont parfois pratiqués, ce n'est non pas pour inciter les jeunes à faire du sport, mais par simple commodité. Nous comprenons tous qu'un gymnase permet en effet de pratiquer plusieurs activités et de diversifier les programmes. Mais il permet surtout de combler le manque de budget alloué au sport, et propose, par défaut, certaines activités aux élèves." Le Francilien, "fils de professeur d'EPS et de sportifs de haut niveau", dénonce ainsi l'"inégalité dans l'accès au sport entre les établissements disposants de moyens, et ceux se trouvant dans des situations plus compliquées" et rappelle que "la place du sport à l'école est dérisoire". L'ancien Celtic loue aussi le système américain, qui "offre un accès privilégié au sport avec une réelle reconnaissance pour ses athlètes dès le plus jeune âge". Il espère maintenant rencontrer le ministre, qu'il se dit prêt à accueillir à New York. "Cela serait pour vous l'occasion de rencontrer vos homologues américains et de constater par vous-même que le sport peut occuper une place plus importante dans le système éducatif", conclut-il. Jean-Michel Blanquer acceptera-t-il l'invitation ?

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