Paul Rouget, Media365 : publié le jeudi 26 septembre 2024 à 15h02
Disqualifiée pour avoir lâché le lien de son guide à quelques mètres de la ligne d'arrivée du marathon des Jeux Olympiques de Paris, l'Espagnole Elena Congost veut récupérer la médaille de bronze.
Ce fut l'une des images marquantes de ces Jeux Paralympiques de Paris. Le 8 septembre dernier, lors du marathon féminin T12, réservé aux coureuses avec une déficience visuelle dont le champ de vision est restreint à un rayon de moins de cinq degrés, et/ou avec la capacité de reconnaître un objet en mouvement à une distance d'un mètre, l'Espagnole Elena Congost avait bien cru prendre la troisième place derrière les Marocaines Fatima Ezzahra El Idrissi et Meryem En-Nourhi. Et une troisième médaille paralympique, après l'argent décroché en 2016 à Rio sur le 1 500 m puis sa médaille d'or du marathon à Tokyo il y a trois ans. Sauf que la Madrilène a été disqualifiée pour un point de règlement, l'article R7.9.5. Son guide, Mia Carol, perclus de crampes et à bout de forces, n'arrivait plus à avancer à quelques mètres de l'arrivée. Elle avait alors lâché momentanément le lien qui doit les relier en permanence, ce qui est formellement interdit, pour couper la ligne avec lui.
"Il n'y a pas eu fraude"
Privée de la troisième place, récupérée par la Japonaise Misato Michishita, elle réclame aujourd'hui justice, et en a fait la demande auprès du CIO, du comité d'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, ainsi qu'au ministre français des Sports afin que cette "décision malencontreuse" "puisse encore être rectifiée de manière amiable", comme on peut le lire dans un courrier de ses avocats, le cabinet belge Dupont-Hissel. "Chacun comprend que, dans cette situation, il n'y a pas eu fraude, mais assistance à une personne potentiellement en danger. Lâcher la corde n'a pas fait gagner du temps à Elena Congost, au contraire, cela lui en fait perdre, détaille la suite du texte, avant de citer des principes et de droit européen en faveur de l'athlète espagnole, tout en espérant "qu'il ne sera pas nécessaire de faire du droit ni d'entamer une quelconque procédure judiciaire".