Mathieu Warnier, Media365 : publié le dimanche 11 août 2024 à 15h30
Sacrés champions olympiques de volleyball pour la deuxième fois de rang ce samedi, les Bleus ont confié avoir décidé de rester complètement focalisés sur leur compétition tout au long des Jeux Olympiques.
Ils étaient attendus, ils n'ont pas du tout déçu. Trois ans après avoir remporte le titre olympique dans le huis-clos de Tokyo, les Bleus du volleyball ont récidivé dans le volcan qu'était l'Arena Paris Sud 1. Si elle a été acquise sur le terrain avec la manière, notamment des succès sans appel contre l'Italie championne du monde en demi-finale puis contre la Pologne championne d'Europe en finale, cette deuxième médaille d'or voit son origine remonter bien plus loin. En effet, les joueurs d'Andrea Giani ont pris une décision forte à l'occasion d'un stage de préparation il y a déjà plusieurs mois. « On s'est mis des règles sur le fait qu'on ne sortirait pas, pour rester entre nous dans le village, a confié Kevin Tillie dans des propos recueillis par RMC Sport. On voyait toutes les équipes qui amenaient leur famille, qui partaient dans Paris. Et nous, on restait au village, concentrés. Ça paye derrière, donc c'est génial. » Une décision issue de l'expérience des deux dernières éditions des Jeux Olympiques, du marasme de Rio au succès de Tokyo.
Brizard : « Les Américains n'étaient jamais au village »
« A Rio, ils l'avaient un peu payé le fait de s'éparpiller, a rappelé Antoine Brizard. A Tokyo, c'était un peu forcé, donc là ça nous tenait à cœur de rester bien concentrés sur notre tournoi. » Trois ans après des Jeux Olympiques sous cloche en raison du coronavirus qui leurs avaient souri, les Bleus ont voulu rester entre-eux tout au long de la compétition, restés absolument concentrés sur leur objectif de doublé olympique. « On savait que ce serait complètement différent ici à Paris, parce qu'il n'y a pas le covid, a concédé Jean Patry. Il y a beaucoup plus de possibilités de s'éparpiller et finalement, on a décidé tous ensemble de rester dans le village pour ne pas se disperser. » Alors que d'autres sportifs présents au village olympique ont décidé de profiter à plein de l'événement, les Bleus ont trouvé cela « un peu décalé parce qu'on joue quand même la plus grande compétition de volley », selon leur pointu. « On voyait les Italiens allaient voir des matchs de basket, de beach-volley, a ajouté Antoine Brizard. Ils n'étaient pas ensemble. Les Américains n'étaient jamais au village. On se disait que ça ferait peut-être la différence à la fin. »
Clévenot : « On a été hyper soudés »
Et cela a payé malgré le sacrifice de rester éloignés de leurs proches à l'occasion de Jeux Olympiques organisés à domicile. « En deux semaines, on a vu nos familles qu'une fois pendant une heure, a confié Barthélémy Chinenyeze. On a vraiment décidé de rester soudés, comme on l'avait fait à Tokyo. On n'est jamais sortis, on était tout le temps ensemble. Ça a fait notre force par rapport à d'autres équipes. » Les Bleus n'étaient « pas là pour vivre les Jeux comme tout le monde, en regardant des épreuves », selon Jean Patry. « On a été hyper soudés et c'est magnifique de finir comme ça », a conclu Trevor Clévenot. Une recette qui, si elle a déjà fonctionné deux fois, devrait être remise au goût du jour à Los Angeles en 2028. Toutefois, Barthélémy Chinenyeze assure qu'il faudra changer quelque chose dans quatre ans. « Il faudra qu'on se trouve un nouveau jeu », a affirmé le central tricolore. En effet, pour passer le temps au village olympique et améliorer leur cohésion, les Bleus se sont pris de passion pour un jeu en ligne dont le but est de trouver qui se cache derrière un personnage.