Mathieu WARNIER, Media365, publié le dimanche 08 août 2021 à 16h47
Minée par une crise de gouvernance de sa fédération internationale, l'haltérophilie pourrait perdre sa place au programme olympique. Le CIO a, en effet, modifié la charte olympique pour permettre à la Commission Exécutive de prendre une telle décision.
Le Comité International Olympique (CIO) semble avoir perdu patience. Alors que l'haltérophilie est une discipline longtemps minée par les scandales de dopage, la fédération internationale de la discipline (IWF) est dans la ligne de mire de l'instance basée à Lausanne depuis de longs mois pour un autre sujet tout aussi préoccupant. En effet, depuis de longs mois, l'IWF connaît une véritable crise de gouvernance, avec trois présidents qui se sont succédés à sa tête en l'espace de quelques jours. En octobre dernier, la Commission Exécutive du CIO avait fait part de sa préoccupation face aux « décisions déconcertantes prises par le conseil de l'IWF » concernant « les remplaçants choisis pour assurer la présidence par intérim, ainsi que la gouvernance générale de la Fédération ». Face à cette situation, le CIO n'a pas hésité à mettre en avant la menace d'un retrait du programme olympique de l'haltérophilie, qui y prend part depuis la première édition de l'ère moderne, en 1896.
Coates confirme la menace contre l'haltérophilie
Cette menace, le CIO lui a donné bien plus de crédibilité ce dimanche, en amont de la Cérémonie de Clôture des Jeux d'été de Tokyo. En effet, à l'occasion d'une session, l'instance olympique a accordé à sa Commission Exécutive une nouvelle prérogative. Dès à présent, l'organe qui est souvent présenté comme le « gouvernement » du CIO a toute latitude pour exclure un sport du programme olympique sans que cette décision soit validée par un vote de la session. A la suite de cette décision, le vice-président du CIO John Coates a confirmé qu'elle visait plus particulièrement l'IWF. « Des recommandations très précises et spécifiques que nous avions émises n'ont pas été respectées, a rappelé ce dernier. La Commission Exécutive a opté pour cette orientation pour de bonnes raisons, afin de s'assurer que la réputation du Mouvement Olympique, notre réputation, ne soit pas ternie. Si des fédérations continuent d'ignorer les instructions qui leur sont données, alors une telle décision doit pouvoir être prise. » Il reste à voir si cette menace permettra à l'IWF de se remettre sur le droit chemin.