Thomas Siniecki, Media365 : publié le jeudi 26 janvier 2023 à 15h54
Tout porte à croire que les Russes et les Biélorusses devront participer sous bannière neutre à Paris 2024, si la guerre en Ukraine dure toujours dans un an et demi. Ce serait la 4e fois de suite, mais pour d'autres raisons.
Alors que Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a appelé Emmanuel Macron a faire en sorte que les athlètes russes et biélorusses soient interdits de participer à Paris 2024, la maire Anne Hidalgo a calmé le jeu pour France 2 : "C'est un moment pour les sportifs, il ne faut pas les priver de leur compétition. Mais comme une grande partie du mouvement sportif, je pense qu'il faut une bannière neutre. Paris 2024 intervient dans un espace géopolitique, bien sûr... J'espère que la guerre en Ukraine sera derrière nous au moment de la compétition, ce sera quand même le premier grand moment de rencontre fraternelle très attendue, après le Covid et tout ce qu'on vient de vivre. On a besoin de se retrouver autour du sport."
Parsons : "Vos gouvernements ont violé la trêve olympique"
La maire de Paris semble donc s'aligner sur la position du CIO (Comité International Olympique), le seul qui pourra juger en dernier lieu. Pour le moment, l'instance dirigeante n'a pas encore eu à statuer sur la question pour son événement phare, puisque les Jeux d'hiver à Pékin avaient eu lieu juste avant le déclenchement du conflit. En revanche, les Jeux Paralympiques s'étaient tenus dans la foulée - à partir du 4 mars, soit seulement une semaine après le début de l'invasion russe en Ukraine - et le CIO n'avait cette fois pas hésité, dans l'urgence, à exclure les athlètes russes et biélorusses.
"Le sport et la politique ne devraient pas se mélanger, mais qu'on le veuille ou non, l'écho de la guerre est aussi arrivé jusqu'à nous, justifiait alors Andrew Parsons, le président du Comité International Paralympique. Nous sommes vraiment désolés que vous soyez ainsi affectés, mais vos gouvernements ont violé la trêve olympique." Comme Anne Hidalgo, prions pour qu'il ne s'agisse plus que d'un terrible souvenir en juillet 2024. Même si la question de la bannière neutre ou olympique pourrait encore se poser pour les questions des sanctions antidopage, qui avaient déjà poussé les athlètes russes à s'aligner de la sorte il y a cinq ans (à Pyeongchang) comme en 2021 (à Tokyo) et en 2022 (à Pékin).