Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le jeudi 02 septembre 2021 à 12h39
Marie Patouillet, médecin généraliste de 33 ans quand elle n'est pas sur la piste, a raflé une deuxième médaille de bronze aux Jeux Paralympiques de Tokyo. Une remarquable performance pour une Française qui s'est mise au vélo il y a peu.
Elle avait été la première médaillée française des Jeux Paralympiques 2021. Et elle a remis ça. Après la médaille de bronze en poursuite individuelle dans la catégorie C5 (légère limitation de mouvement d'un bras ou d'une jambe), Marie Patouillet a encore raflé le bronze en course sur route C4-5, jeudi à Tokyo. Pour ses premiers Jeux, la Versaillaise de 33 ans signe des performances au-delà de ses espérances.
Patouillet : « J'ai tout donné, j'avais mal aux cuisses »
« Je n'en reviens pas, c'était extrêmement dur, a réagi la Française. À chaque tour je me disais : "Allez, encore un, accroche-toi". Je ne m'étais pas fixé d'objectif de place, juste de suivre l'Allemande (Brachtendorf, finalement 5eme) et l'Anglaise (Lane-Wright, 2eme). Après, j'ai serré les dents. Je me suis fait décrocher, j'étais 4eme avant de monter la dernière bosse... Franchement, j'ai tout donné, j'avais mal aux cuisses. »
La performance est d'autant plus remarquable que la jeune femme ne s'est mise au cyclisme qu'il y a... trois ans. Il faut dire que Marie Patouillet est très occupée puisque quand elle n'est pas sur la piste, elle est médecin généraliste. Consciente de son manque d'expérience, elle a fièrement lutté. « Je me faisais larguer dans tous les virages, il fallait que je fasse l'effort pour revenir. Je suis contente que ça ait payé avec une belle médaille. Ça aurait été une troisième médaille en chocolat... C'est bon, le chocolat, mais je voulais éviter la crise de foie », a confié amusée Patouillet, 4eme sur le 500m sur piste et puis sur le contre-la-montre sur route, qui est handicapée par une malformation de naissance au pied.
Patouillet : « La pluie, la boue, le froid, ce n'est pas quelque chose qui me fait peur »
Patouillet a brillé dans des conditions délicates, sous la pluie et dans le brouillard durant les 79 kilomètres de course. Mais pas de quoi effrayer la protégée de Grégory Baugé à Créteil. « J'ai une formation militaire et, ces conditions, je les connais, a-t-elle en effet expliqué. La pluie, la boue, le froid, ce n'est pas quelque chose qui me fait peur. Au contraire, ça m'a mise en confiance mentalement. Je savais que je n'allais pas craquer là-dessus. C'était un temps pour moi. » Chapeau bas à cette athlète qui a battu la Colombienne Paula Andrea Ossa Veloza au sprint.