Emmanuel LANGELLIER, Media365, publié le jeudi 12 octobre 2023 à 13h36
Après les accusations de racisme lancées par Habib Beye suite au match entre le Red Star et Nancy, mercredi soir, Benoît Pedretti, le coach de l'ASNL, a répondu avec fermeté.
La 10eme journée de National a été marquée jeudi soir par la prise parole forte de Habib Beye après le match nul de son équipe du Red Star à Nancy (1-1). L'entraîneur du club francilien a déploré des cris de singe, cris racistes qui auraient été proférés par des supporters nancéens à plusieurs joueurs du Red Star comme Cheikh N'Doye. « Ce sont des choses qui ne peuvent pas arriver. Trois de mes joueurs m'ont dit : "Coach, ils miment des bruits de singes." C'est inacceptable et en plus des joueurs de Nancy vont saluer leur public. Si on accepte ce comportement... Ce n'est pas mon cas. Je me battrai toujours contre ces choses-là, jusqu'à ma mort. J'espère que ce public sera sanctionné, qu'il y aura des images, des sons ou des gens qui viendront témoigner parce que c'est inacceptable », a lâché l'ex-défenseur, très remonté, au micro de Canal+.
Pedretti : « Ce n'est pas parce qu'on est Nancy et que je suis "seulement" Benoît Pedretti qu'on va faire petit bras par rapport au grand Red Star et à Monsieur Habib Beye »
Plus tard, en conférence de presse, son homologue de Nancy, lui aussi ancien joueur, Benoît Pedretti a évoqué ces faits supposés et a délivré une sèche réponse à Beye. « Habib est venu me dire, je peux en parler c'est déjà sorti car il a tellement de notoriété qu'il décide ce qu'il veut, qu'il y aurait eu des cris de singes dans les tribunes. Dans un premier temps, je n'ai pas vu. Et en tout cas, on va tout faire, nous le club, pour revisionner les images et pour vérifier. Car c'est bien beau d'accuser, mais il faut accuser avec des preuves. Et si les preuves sont prouvées, qu'il y a des personnes chez nous, à Nancy, qui ont fait des cris de singes, on ne veut plus les voir dans un stade ! On ne veut plus les voir dans un stade ! Et quand on me reproche que mes joueurs aillent saluer ces supporters-là, je pense que si mes joueurs avaient vu des cris de singes de la part du public, ils ne seraient jamais allés saluer ces personnes-là. On n'en veut pas de ces personnes-là mais qu'on n'accuse pas mes joueurs d'avoir été saluer des personnes qui ont fait de cris de singe, ça n'a complètement rien à voir », a expliqué Pedretti.
Puis l'ancien milieu de terrain international aux 22 sélections a tancé le camp adverse. « Chacun va s'occuper de son club. Je vais m'occuper de Nancy, gérer les supporters et travailler pour avoir les images. Et que Habib s'occupe de son club. Et après, quand on aura les images et qu'on pourra analyser, on aura le temps de discuter tranquillement et de prendre les sanctions qu'il faudra. (...) Ce n'est pas parce qu'on est Nancy et que je suis " seulement " Benoît Pedretti qu'on va faire petit bras par rapport au grand Red Star et à Monsieur Habib Beye », a décoché Benoît Pedretti qui dirige l'ASNL depuis janvier dernier après un court intérim en 2022. « Vouloir condamner tout le stade et le club pour un imbécile, ce n'est pas possible. L'individu, il faut le condamner. Mais ne pas taper sur tout un stade. Nous, au club, on fait tout pour ne pas en rester là », a précisé le coach nancéen, jeudi matin auprès de L'Equipe.