Axel Allag, Media365, publié le lundi 15 mai 2023 à 11h32
Invitée de France 2 dimanche soir, Amélie Oudéa-Castéra a demandé des sanctions contre les joueurs qui ont refusé d'arborer le maillot arc-en-ciel dans le cadre de l'opération de lutte contre l'homophobie. L'un des réfractaires, Mostafa Mohamed, attaquant du FC Nantes, s'est justifié concernant son boycott dans un message posté sur son compte Twitter.
A l'initiative de la LFP, les maillots des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 ont été floqués des couleurs arc-en-ciel durant ce week-end, alors que la journée de lutte contre l'homophobie se déroule ce mercredi 17 mars. Toutefois, certains joueurs ont refusé de porter ce maillot pour joueur, comme cela a notamment été le cas pour le Toulousain Zakaria Aboukhal, qui a expliqué son choix sur les réseaux sociaux. L'attaquant de Nantes, Mostafa Mohamed, a lui aussi dû s'exprimer sur son refus dans un message posté sur son compte Twitter. "Je n'ai pas pris part aujourd'hui au match Toulouse - Nantes. Je ne souhaite pas du tout polémiquer mais je me dois de faire part de ma position", a-t-il d'abord mis en avant. Puis de continuer : "Le respect des différences, ce serait le respect de l'autre, le respect de soi, le respect de ce qui sera mis en commun et de ce qui restera différent. Je respecte toutes les différences. Je respecte toutes les croyances et toutes les convictions. Ce respect s'étend aux autres mais comprend également le respect de mes croyances personnelles. Vu mes racines, ma culture, l'importance des mes convictions et croyances, il n'était pas possible pour moi de participer à cette campagne. J'espère que ma décision sera respectée, tout comme mon souhait de ne pas polémiquer à ce sujet et que tout le monde soit traité avec respect".
Oudéa-Castéra : "Il est de la responsabilité des clubs, avec un dialogue avec leurs joueurs, de prendre des sanctions"
D'après nos confrères de L'Equipe, l'attaquant du FC Nantes désirait jouer la rencontre face à Toulouse, toutefois la journée de lutte contre l'homophobie et les discriminations dans le football auraient réveillé des pressions déjà subies par sa famille il y a quelques semaines. Lors de ce moment, il avait choisi de rompre le jeûne le jour des rencontres afin de pouvoir continuer à jouer. Dimanche soir, en tant qu'invitée de Stade 2, Amélie Oudéa-Castéra a réagi aux refus de porter le maillot arc-en-ciel. Et la ministre des Sports a réclamé des sanctions. "Je voudrais d'abord saluer l'action de la LFP, qui fait cette opération pour la cinquième fois, avec un message simple 'Homo ou hétéro, on porte tous le même maillot'. Je regrette vivement qu'on n'ait pas 100% des joueurs en France qui se retrouvent dans ce message de non-discrimination. De quoi parle-t-on? C'est essentiel! On est dans un pays qui a toujours promu le respect des autres, des droits de l'Homme. C'est essentiel qu'on puisse tous se retrouver dans un message aussi basique de vivre ensemble", a-t-elle avancé.
Sondée par la suite sur des sanctions à infliger aux joueurs, elle a répondu par l'affirmative. "Je pense qu'il est de la responsabilité des clubs, avec un dialogue avec leurs joueurs, de prendre des sanctions. En France, quand on a une opération qui est cadrée de cette façon, qui embarque tous les clubs sur un sujet basique de non-discrimination, il faut être là. Je pense que c'est nécessaire", a-t-elle évalué. Reste à connaître les positions des clubs tandis que dimanche, via un communiqué, Toulouse a rappelé son engagement dans "la lutte contre l'homophobie et toutes les formes de discriminations".