Axel Allag, Media365, publié le lundi 22 mai 2023 à 10h30
Une nouvelle fois victime d'insultes racistes à Valence lors de la défaite du Real Madrid à Valence (1-0), Vinicius Junior n'a pas masqué sa colère après la rencontre. Le Brésilien s'est notamment accroché avec le président de la Liga, Javier Tebas, et a reçu le soutien de son entraîneur mais également de nombreuses personnalités du monde du football après ce nouvel épisode regrettable.
Vinicius Junior n'a pas pu contrôler ses nerfs. Victime d'insultes racistes durant toute la rencontre perdue par le Real Madrid à Valence dimanche à Mestalla, le Brésilien a a frappé Hugo Duro au visage dans le temps additionnel lors de la rencontre tandis que le joueur de Valence avait mis son bras autour de sa gorge durant de nombreuses secondes. Au final, seul l'élément du Real Marid a été expulsé et il a répondu au public de Valence par le geste de deux avec ses doigts, en référence à une possible descente en seconde division pour le club Ché. Avant cela, donc, Vinicius a dû, une énième fois, subir des insultes racistes dans un stade en Liga. Pris à partie par un supporter de Valence en tribunes, le Brésilien l'a rapidement identifié en le pointant du doigt tandis que le speaker du stade a dû avertir que le "comportement raciste de certains spectateurs ne serait pas toléré".
Si la rencontre a été interrompue, les langues se sont déliées par la suite. Au micro de Movistar, Carlo Ancelotti a notamment assuré ne pas vouloir parler de football devant ces faits trop graves. "Si on crie singe à un joueur et que l'entraîneur doit penser à le retirer du terrain, c'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas en Liga. La Liga espagnole a un problème avec le racisme. Et le problème, ce n'est pas Vinicius. Vinicius est la victime. En cas de racisme, le match doit être arrêté", a mis en avant l'entraîneur du Real Madrid, qui a demandé à son joueur si il voulait continuer durant le match. Dans la soirée, la Liga a publié un communiqué pour expliquer avoir demandé "toutes les images" nécessaires dans l'optique de l'enquête ouverte, rappelant qu'elle avait déposé neuf plaintes après les incidents précédents.
Vinicius : "Le championnat qui a appartenu à Ronaldinho, Ronaldo, Cristiano et Messi appartient maintenant aux racistes"
De son côté, le club de Valence a également communiqué. "Le club réaffirme publiquement sa position contre la violence physique et verbale dans les stades et condamne ce qu'il s'est produit lors du match. Cependant, il s'agit ici d'un épisode isolé. Les insultes envers tout footballeur d'une équipe adverse n'ont pas leur place et vont à l'encontre des valeurs du VCF. Le club va enquêter et prendre les mesures les plus sévères". Le Brésilien a lui posté une story Instagram : "Ce n'est pas du football, c'est la Liga", avant de s'exprimer plus longuement par la suite via un message posté sur Twitter. "Ce n'était pas la première fois, ni la deuxième, ni la troisième. Le racisme est normal en Liga. La compétition pense que c'est normal, la Fédération pense aussi que c'est normal et les adversaires l'encouragent. Je le regrette beaucoup. Le championnat qui a appartenu à Ronaldinho, Ronaldo, Cristiano et Messi appartient maintenant aux racistes. Je suis désolé pour les Espagnols qui ne sont pas d'accord, mais aujourd'hui, au Brésil, l'Espagne est connue comme un pays de racistes. Et, malheureusement, pour tout ce qui se passe chaque semaine, je n'ai aucun moyen de le défendre. Je suis d'accord. Mais je suis fort et j'irai jusqu'au bout contre les racistes. Même si c'est loin d'ici", a-t-il affirmé, laissant donc la porte ouverte à un possible départ du championnat d'Espagne.
Il s'est également accroché avec le président de la Liga, Javier Tebas. "Puisque ceux qui devraient le faire ne vous expliquent pas ce qu'il en est et ce que peut faire LaLiga en cas de racisme, nous avons essayé de vous l'expliquer, mais vous ne vous êtes présenté à aucune des deux dates convenues que vous avez vous-même demandées, a lancé le dirigeant. Avant de critiquer et d'insulter LaLiga, vous devez vous informer correctement Vinicius", a notamment mis en avant le président de l'instance, auquel le Brésilien a rapidement répondu dans la foulée, toujours sur Twitter. "Une fois de plus, au lieu de critiquer les racistes, le président de LaLiga apparaît sur les médias sociaux pour m'attaquer. Vous avez beau parler et faire semblant de ne pas lire, l'image de votre ligue est ébranlée. Regardez les réponses à ses posts et laissez-vous surprendre... L'omettre ne fait que vous rendre égal aux racistes. Je ne suis pas votre ami pour parler de racisme. Je veux des actions et des sanctions".
Des soutiens de Mbappé, Neymar et Lula
Le soutien a été affiché envers Vinicius. Dans la soirée de dimanche, après son match contre Auxerre, Kylian Mbappé a posté un message sur ses réseaux: "Tu n'es pas seul. Nous sommes avec toi et te soutenons". Un soutien également assuré par Neymar, coéquipier de Vinicius sous le maillot du Brésil. En marge du G7 auquel il participe à Hiroshima, au Japon, le président Luiz Inacio Lula da Silva a condamné les insultes envers Vinicius, comme rapporté par L'Equipe."On l'a traité de singe. Il n'est pas possible, en plein XXIe siècle, d'avoir des préjugés raciaux aussi forts dans autant de stades de football. Il est injuste qu'un pauvre garçon qui a si bien réussi dans la vie, qui est peut-être en passe de devenir le meilleur joueur du monde - il est certainement le meilleur du Real Madrid - se fasse insulter dans tous les stades où il joue", a-t-il clamé en conférence de presse, appelant la Liga et la FIFA à prendre des "mesures sérieuses" face au fléau du racisme.