Mathieu WARNIER, Media365 : publié le jeudi 17 juin 2021 à 16h30
A l'occasion d'un Congrès Extraordinaire, la Fédération Norvégienne de football compte aborder la question d'un boycott de la Coupe du Monde 2022 organisée au Qatar pour protester contre les conditions de travail des travailleurs sur les chantiers des stades.
C'est peut-être un signal fort que le football norvégien va prochainement envoyer. Alors que les coéquipiers d'Erling Haaland ont échoué à se qualifier pour la phase finale du championnat d'Europe, ayant échoué face à la Serbie en prolongation lors de la demi-finale des barrages, la Fédération Norvégienne de football (NFF) pourrait tourner le dos à la prochaine Coupe du Monde, prévue du 21 novembre au 18 décembre 2022 au Qatar. Au centre de cette protestation est le sort des travailleurs sur les chantiers des huit stades qui accueilleront la compétition, avec de nombreux morts à déplorer selon des associations de défense des droits de l'Homme. Alors que les internationaux ont lancé un mouvement avec, notamment, des t-shirts affichant le slogan « Droits humains sur et en dehors du terrain », c'est un mouvement de fond qui secoue le football norvégien.
Les dirigeants de la Fédération pris de court
C'est, en effet, la base du football en Norvège qui a lancé un appel au boycott de la prochaine Coupe du Monde avec le porte-parole de l'Alliance des Supporters Norvégiens Ole Kristian Sandvik qui a déclaré que jouer dans le pays du Moyen-Orient, « c'est hélas jouer dans un cimetière ». Une analogie qui a déjà été utilisée par de nombreux opposants à la tenue du Mondial au Qatar, notamment le club de Tromso. Face à cette fronde, les dirigeants de la NFF n'ont pas eu d'autre choix que de convoquer ce dimanche un Congrès Extraordinaire pour évoquer cette question, malgré leur opposition à toute idée de boycott. Si cela devait se concrétiser, la Fédération Norvégienne de football pourrait faire face à des pertes financières à hauteur de 20 millions d'euros, qui auraient des conséquences sur l'ensemble de la fédération. Un boycott qui, de toute façon, ne se matérialiserait que si la Norvège parvenait à se qualifier, elle qui croisera le fer avec la Turquie, les Pays-Bas, le Monténégro, la Lettonie et Gibraltar durant les qualifications.