Afrique : Le Gabon risque gros dans l'affaire Kanga

Afrique : Le Gabon risque gros dans l'affaire Kanga©Media365

Rédaction Media365, publié le vendredi 21 mai 2021 à 17h40

La RD Congo a saisi la CAF du cas de Guélor Kanga. Le milieu de terrain international gabonais est accusé, documents à l'appui, d'usurpation d'identité.

L'affaire du match Sierra Leone-Bénin n'est pas la seule à brouiller l'issue des éliminatoires de la CAN 2021. Relayé par Canal+ Afrique, un autre dossier occupe la Confédération africaine de football et pourrait modifier la composition du plateau final de la prochaine édition, qui aura lieu début 2022 au Cameroun. Suite à l'élimination des Léopards, battus par le Gabon (3-0) à Franceville lors de la cinquième journée du groupe D, la Fédération congolaise de football a déposé une réserve relative à Guélor Kanga. Le milieu de terrain des Panthères (46 sélections), double passeur décisif ce jour-là, est accusé de fraude. Documents administratifs à l'appui, la Fecofa estime que le sociétaire de l'Etoile Rouge de Belgrade, né selon son passeport actuel le 1er septembre 1990 à Oyem, serait en réalité Kiaku Kiaku Kiangana, venu au monde le 5 octobre 1985 à Kinshasa. Dans un entretien diffusé sur la chaîne YouTube Congo Révolution News et retiré depuis du site de partage de vidéos, l'intéressé confirmait être né en RDC.

Une usurpation d'identité ?

Le joueur aurait falsifié son identité et pris la nationalité gabonaise au moment de son arrivée au club de deuxième division gabonaise de GBI à la fin des années 2000, sous la pression de son entraîneur de l'époque, soucieux de contourner le règlement plafonnant le nombre de joueurs étrangers. International gabonais depuis 2012, l'intéressé se serait également affranchi du délai requis par la FIFA (avoir vécu pendant au moins cinq ans après sa majorité dans le pays d'adoption) pour obtenir un changement de nationalité sportive. De celui-ci, la Fédération congolaise de football déclare du reste ne pas retrouver trace.


Du côté de Kinshasa, le verdict de la CAF est attendu avec sérénité. La Fédération gabonaise de football paraît bien coupable de faux et usages de faux concernant les documents administratifs présentés par son joueur et de non-respect de la procédure FIFA relative à son changement de nationalité sportive. Deux irrégularités majeures qui tombent sous le coup de l'article 45 du règlement de la Coupe d'Afrique des Nations. « Si la CAF apprend, quel que soit la source, qu'une fraude et ou falsification de documents accomplie par quelque moyen et / ou support que ce soit a été commise par une ou plusieurs équipe (s) nationale (s), une enquête sera ouverte », pose le texte. Si la fraude est avérée, le Gabon risque rien moins qu'une disqualification et une suspension pour les deux prochaines CAN.

Le précédent Moussono

Un précédent existe. En octobre 2012, le Gabon s'était vu infliger une défaite sur tapis vert (3-0) par la FIFA, saisie par le Niger à la suite d'une rencontre des éliminatoires de la Coupe du monde 2014. Dans le viseur figurait alors le latéral gauche des Panthères, Charly Moussono. Camerounais de naissance, naturalisé et détenteur d'un passeport gabonais, l'intéressé, ancien international camerounais de... Beach Soccer, avait précédemment disputé la CAN avec son pays d'adoption, sans être l'objet des récriminations adverses. Seulement voilà, Zurich n'avait jamais reçu le certificat de nationalité ni l'acte de naturalisation réclamés en pareil cas, et le Gabon avait fini par être sanctionné par la FIFA. Que décidera cette fois la CAF ?

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