Algérie : La Fédération hausse le ton et dézingue Belmadi

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Patrick Juillard, Media365, publié le mardi 30 janvier 2024 à 22h32

Dans un communiqué officiel d'une rare virulence, la Fédération algérienne de football s'en prend à Djamel Belmadi, accusé de ne pas tenir parole après son échec à la CAN 2023.

Entre la Fédération algérienne de football et Djamel Belmadi, la guerre est déclarée. Le sélectionneur des Fennecs, qui a épuisé totalement son crédit après une nouvelle CAN ratée, ne s'est pas mis d'accord avec l'instance dirigeante sur la rupture de son contrat après avoir dans un premier temps laissé entendre qu'il acceptait le principe d'une séparation à l'amiable. Et cette volte-face n'est absolument pas du goût de la FAF et de son nouveau président Walid Sadi, nommé en septembre 2023.

« Au regard des moyens et conditions matérielles mis à disposition par l'État et la fédération algérienne de football, il était légitime d'en attendre, en retour, des prestations d'une toute autre stature. Pour la seconde fois consécutive (CAN 2021 et CAN 2023), l'équipe nationale n'a pas franchi le premier tour et s'est classée à la quatrième et dernière place du groupe. C'est là, un échec avéré, douloureux et difficilement acceptable, outre l'échec à la qualification pour la Coupe du Monde 2022 », lit-on dans un communiqué extrêmement cinglant posté sur le site officiel de la Fédération.

Et de dérouler la chronologie depuis l'accord oral pour une résiliation à l'amiable entre Belmadi et Sadi. « Les discussions entamées à Bouaké devaient aboutir, le lendemain au retour de la délégation à Alger, à la formalisation de l'accord de résiliation amiable par le sélectionneur et son staff », poursuit ce texte d'une virulence rarement vu sur pareil canal.

La FAF veut tourner la page

Convoquées le lendemain, tous les membres du staff technique avaient signé l'accord de résiliation amiable, à l'exception de Djamel Belmadi. La FAF tacle encore, estimant que l'ancien international s'était « étonnamment rétracté », puisqu'il sollicitait « un temps de réflexion supplémentaire, considérant l'accord convenu, dans son volet pécuniaire, en deçà de ses attentes. »

Depuis, Djamel Belmadi n'aurait plus donné signe de vie à ceux qui sont encore ses employeurs. « Quatre jours plus tard, la Fédération n'avait toujours rien reçu de l'intéressé, qui entre temps, avait quitté le territoire national laissant la Fédération sans réponse », poursuit ledit communiqué, avant d'envoyer l'uppercut final. « La FAF considère son silence et son départ du territoire national comme un refus et se voit contrainte de tourner définitivement la page et de se projeter désormais sur un nouveau challenge avec un nouveau sélectionneur et un nouveau staff technique qui seront désignés prochainement. »

La suite pourrait se jouer devant les juridictions spécialisées. « La Fédération a pris acte de cette posture regrettable et se réserve désormais le droit d'en tirer les conséquences légitimes. Elle agira en fonction de la protection des intérêts majeurs du football national », conclut en effet la FAF. Le dossier est donc susceptible d'atterrir sur les bureaux du Tribunal arbitral du sport ou de la Chambre de résolution des litiges de la FIFA.

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