O'Connor et la stratégie payante d'AG2R-Citroën

Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le lundi 05 juillet 2021 à 11h13

Brillant vainqueur de la 9eme étape du Tour de France, Ben O'Connor traduit avec force la nouvelle stratégie élaborée par l'équipe française AG2R-Citroën.

La 9eme étape du Tour de France a été dantesque dimanche. De la pluie, du froid, l'étape alpestre disputée entre Cluses et Tignes fait des dégâts. Arnaud Démare et Bryan Coquard n'ont notamment pas pu finir dans les clous tandis que Ben O'Connor a su tirer son épingle du jeu pour lever les bras en premier sur la ligne d'arrivée. L'Australien a réussi à gros coup pour ses débuts dans le Tour et grimpe sur la deuxième marche du podium à 2'01 de Tadej Pogacar au classement général. Un joli coup aussi pour l'équipe AG2R-Citroën.


Lavenu : « On commençait à tourner en rond avec seulement des coureurs français dans notre effectif, il fallait qu'on évolue »

La formation française sourit après ce dimanche animé et à l'occasion de cette journée de lundi consacrée au repos. Elle a pris le parti de renouveler son effectif avec l'apport de coureurs étrangers afin de faire progresser ses jeunes Français et ça paie. « On a commencé à changer petit à petit de stratégie il y a quatre ou cinq ans. On a toujours revendiqué notre identité mais on a compris qu'on devait avoir une dimension internationale. On commençait à tourner en rond avec seulement des coureurs français dans notre effectif, il fallait qu'on évolue. On apprend toujours plus de la culture d'autres pays. À partir du moment où on a eu chez nous des Allemands, des Italiens ou des Australiens, on a perçu notre sport différemment. Comprendre comment ils ressentent le vélo nous a permis d'évoluer plus rapidement », éclaire Vincent Lavenu, le manger de AG2R-Citroën dans L'Equipe, lundi matin.

« Ça ne m'est pas venu comme ça du jour au lendemain. C'est le vélo qui a changé ces dernières années. On était trop franco-français, l'instauration du World Tour nous a permis de nous ouvrir beaucoup plus. Aujourd'hui, je peux aussi bien m'intéresser à un jeune Français qu'à un jeune Érythréen », ajoute le patron français qui précise qu'il faut « convaincre un peu plus » les coureurs étrangers. « Ça a été le cas pour Ben O'Connor par exemple, qui avait trouvé curieux qu'un patron d'équipe française s'intéresse à lui. Il a fallu que je lui apporte quelques arguments pour qu'il fasse le pas. L'image et les défauts des Français en règle générale se retrouvent aussi dans le vélo, on est perçus un peu bizarrement parfois. Notre côté râleur nous joue de sales tours, parfois. »


« Notre but c'est de découvrir le jeune grand espoir de demain »

Cette stratégie peut-elle déboucher sur le recrutement prochain d'un vainqueur du Tour de France ? Pas sûr... « Il ne sera jamais question pour nous d'aller frapper à la porte de Bernal ou de Pogacar et de faire des folies financièrement pour les faire venir chez nous. Notre but c'est de découvrir le jeune grand espoir de demain. Qu'il soit français ou étranger peu importe. L'exemple de Pogacar est le meilleur exemple, UAE lui avait assuré une place alors qu'il n'était pas encore professionnel, il a grandi chez eux. On veut avoir cette opportunité et surtout la clairvoyance de détecter le futur grand. Ça fait trois ans que je suis Ben O'Connor, depuis le départ du Giro en Israël en 2018, je n'ai jamais lâché le morceau », détaille Vincent Lavenu, manager heureux à l'attaque de la deuxième semaine du Tour.

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