Le Champion de France stimulé sur la Grande Boucle ?

Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le vendredi 01 juillet 2022 à 11h07

Être sacré champion de France donne-t-il de la force sur le Tour de France quelques jours plus tard ? Ou engendre-t-il une certaine pression « à la maison » ?

Le Tour de France 2022 verra le maillot tricolore. Initialement, cela n'aurait pas dû être le cas, mais Florian Sénéchal, sacré champion de France dimanche dernier à Cholet , prendra part à l'épreuve. Le coureur de 28 ans de la formation Quick Step-Alpha Vinyl bénéficie du test positif au coronavirus de Tim Declercq pour remplacer son coéquipier au coup d'envoi de la 109eme édition. Les routes du Tour auront donc le plaisir de voir passer le maillot bleu-blanc-rouge. Les spectateurs massés sur le tracé le verront-ils briller pour autant ?

3 victoires d'étapes en 30 ans

Pas certain... Loin de là. Car sur les 30 derniers Tours de France, les occasions de voir le Champion de France s'illustrer de la plus belle des manières ont été rares. Elles se comptent même sur les doigts d'une seule main. On recense en effet seulement 3 victoires d'étapes : Thomas Voeckler à Bagnères-de-Luchon en 2010, Arnaud Démare à Vittel en 2017 et Jacky Durand à Cahors en 1994. Et le Maillot Jaune, me demanderez-vous ? Un seul porteur, Voeckler, encore, durant dix jours en 2004. Et un seul Français paré du maillot tricolore a fini dans le Top 10 final de la course : Warren Barguil en 2019 (10eme). Sans compter 5 champions de France achevant le Tour dans le Top 20 (7 abandons ou hors délais).

Source de motivation ou un poids ?


Être champion de France peut inhiber sur la plus grande course du monde, à domicile qui plus est. « On court différemment quand on est champion de France. On peut avoir trop de pression. On veut montrer le maillot, donc on a tendance à trop en faire, à lever le cul une fois de trop. Et on est plus surveillé », relève dans Le Télégramme Florent Brard, décoré en 2006, qui avait abandonné lors du dernier jour suite à une chute. De son côté, malgré une compétition délicate en 2011, Sylvain Chavanel s'était accroché après avoir été tout près d'abandonner. « C'était une fierté de porter ce maillot, pas un poids, se souvient celui qui avait fini 61eme sans succès d'étape malgré plusieurs échappées. Mais ce n'est pas parce que vous êtes champion que tout vous sourit... » Champion de France 1999, François Simon pense que le maillot tricolore « est une force plus qu'un désavantage ». A l'époque, le Français s'était échappé « tous les deux ou trois jours », et avait terminé 2eme sur la 12eme étape. A Sénéchal de jouer pour faire remonter les statistiques positivement.

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