Giro : Le cinglant constat de Cipollini

Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le mardi 20 octobre 2020 à 11h43

L'ancien cycliste italien Mario Cipollini livre un constat amer dans L'Equipe au sujet du cyclisme en Italie.

Alors que le Giro dispute sa 16eme étape mardi, le classement général est dominé par le Portugais Joao Almeida devant le Néerlandais Wilco Kelderman et l'Australien Jai Hindley. Ce Tour d'Italie 2020 ne fait pas la part belle aux représentants locaux, et c'est même globalement le vélo au pays de la pizza qui inquiète grandement Mario Cipollini. L'ancien cycliste transalpin livre ainsi un constat cinglant au sujet du cyclisme de la Botte dans L'Equipe alors que le premier Italien, Vincenzo Nibali, pointe au 7eme rang du général à plus de trois minutes d'Almeida.

« En 2000, il y avait douze équipes au départ du Giro, aujourd'hui, il n'y a même pas une équipe World Tour, c'est honteux ! Il faudrait demander des comptes aux politiques et aux tenants de la politique sportive italienne qui font semblant que tout va bien, lâche « Cipo » dans les colonnes du quotidien sportif, mardi. De toute façon, personne ne dit vraiment ce qu'il pense, chacun s'accroche à sa place et s'adapte. »

« Il manque l'intérêt et la passion »

« Il manque l'intérêt et la passion, la France n'a pas un coureur comme Nibali capable de gagner un Grand Tour, Hinault demeure votre dernier géant, mais vous avez trois équipes World Tour, avance Cipollini en comparant l'Italie avec la France. Vous êtes un peuple bien plus stratégique, vous avez un poids spécifique en Europe et dans le monde et vous voyez dans le cyclisme un véhicule important, ce à quoi l'Italie ne pense même pas. »


« Chaque année sur le Tour, on voit votre président de la République ou votre Premier ministre suivre une étape, en Italie ce n'est jamais arrivé ces 30 dernières années, jamais ! La politique n'a pas la volonté de monter une équipe qui serait le symbole de l'Italie », poursuit l'ancien sprinteur pour qui ce n'est pas une question d'argent. « Je ne crois pas que l'argent manque, mais l'intérêt et la passion oui. On trouve bien des ressources financières pour faire venir Cristiano Ronaldo en Italie, alors pourquoi pas monter une équipe de cyclisme ? », questionne Cipollini qui regrette un éventuel départ du Tour de France en Italie.

« Nous, Italiens, on doit travailler sur la beauté du Giro, on doit investir dessus »

« Je respecte le Tour de France et sa grandeur, mais nous, Italiens, on doit travailler sur la beauté du Giro, on doit investir dessus. Ce serait comme un but contre son camp d'organiser le grand départ du Tour en Italie. Une ville italienne qui a la volonté d'être exposée aux yeux du monde demande d'accueillir le Tour ? On n'a vraiment pas les idées claires sur ce qu'on veut faire, déplore « Cipo ». Je peux comprendre une arrivée d'étape à Sestrières car vous êtes juste de l'autre côté, ça a toujours existé, mais là, vraiment, notre politique sportive ne se rend pas compte. »

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