Aurélien CANOT, Media365, publié le lundi 10 octobre 2022 à 09h41
Après que le légendaire champion belge a passé la ligne d'arrivée pour la dernière fois de sa carrière, dimanche lors de Paris-Tours, Christian Prudhomme n'a pas caché que Philippe Gilbert (40 ans) allait beaucoup lui manquer, ainsi qu'au peloton bien évidemment.
Un cadeau, des sourires mais aussi beaucoup d'émotion. La dernière sortie de Philippe Gilbert (40 ans), dimanche à l'occasion de Paris-Tours aurait presque masqué le résultat de la Classique des feuilles mortes si la victoire n'était pas revenue au Français Arnaud Démare, venu ajouter là son nom pour la deuxième fois au palmarès après son succès de l'année dernière. Ce Paris-Tours marquait en effet les adieux du légendaire champion belge, vainqueur lui aussi deux fois consécutivement sur la ligne d'arrivée de l'Avenue de Grammont (en 2008 et 2009). Et quand un coureur du calibre du Remoucastrien tire sa révérence, il ne le fait évidemment pas dans la discrétion. Christian Prudhomme notamment avait tenu à être sur place pour adresser un dernier hommage au double vainqueur du Tour de Lombardie ou encore du Paris-Roubaix en 2019 pour ne citer que ces deux succès de celui qui en a accumulé une cinquantaine tout au long de son impressionnante carrière. Après avoir ajouté un cadeau à celui qu'il avait été prévu d'emblée de remettre ensuite sur le podium au héros du jour ("on voulait faire quelque chose pour lui", avoue Prudhomme), le patron d'ASO a reconnu que Gilbert laisserait un grand vide au sein du peloton, dont il était certes profondément respecté mais aussi grandement apprécié. "Son départ va faire un trou. Avec les départs de Phil, de Valverde, de Nibali, de Terpstra, ce sont des champions et des gens qu'on aime qui partent. C'est un coureur que tout le monde aime, a confié le directeur du Tour de France au micro de la RTBF. C'est un très grand palmarès, une longévité formidable et puis c'est quelqu'un de très sympa qu'on a envie de revoir dans les mois ou les années qui viennent (...) Il a gardé pendant toutes ces années cette capacité d'attaque, cette fraîcheur, cette spontanéité."
Prudhomme : "Il nous fait tellement peur et remonte sur le vélo"
Et un courage immense, que n'est pas près d'oublier l'ancien journaliste, aux premières loges en 2018 lors de la terrible chute du Belge dans la descente du col de Portet-d'Aspet. "Quand il tombe et qu'il nous fait tellement peur, moi je suis dans la voiture mais je ne vois rien, j'entends. J'entends juste le silence qui est terrible de François Le Marchand, qui était dans une voiture d'assistance, qui a couru dix Tours de France et qui sait ce que ça veut dire de se faire mal. Ce silence-là était terrible. Mais ensuite, il remonte sur le vélo, il franchit deux cols, il finit l'étape et après on apprend qu'il a une fracture de la rotule. Pour moi ce jour-là, il était vraiment le symbole du courage du coureur cycliste et ce pourquoi nous les admirons." Prudhomme n'est pas près d'oublier non plus la victoire de Gilbert sur la Flèche Wallonne en 2011. "On était dans un stade de foot, tout un peuple était là pour lui. Il était attendu, il était favori et il a répondu présent." Dimanche, le vétéran de l'équipe Lotto-Soudal a terminé 27eme de Paris-Tours. Avant de tourner définitivement le dos à une incroyable trajectoire.