Clément Pédron, Media365, publié le vendredi 25 décembre 2020 à 16h00
Avec Esteban Ocon, Pierre Gasly et Romain Grosjean, la France comptait trois pilotes cette saison. Ils ont tous connu fortunes diverses dans cette saison hors du commun et très riche en émotions.
Assurément, nos trois Frenchies ont tous vécu un exercice absolument incomparable à ce qu'ils avaient pu connaître par le passé. Tous ont connu des émotions différentes, des moments de satisfactions, de peur, voire de frayeur pour l'un d'entre eux. Cette saison a été à la fois celle des surprises, celle de la rédemption et celle des adieux. Chacun de ces trois pilotes a vécu sa propre histoire à travers cette édition épique du championnat du monde. Pierre Gasly est le grand gagnant de cette battle à trois tricolores. Au volant d'une Alpha Tauri-Honda surprenant de compétitivité, le Normand a réalisé un exercice incroyable marqué par sa victoire sur le circuit de Monza, la première de sa jeune carrière. Le 6 septembre dernier, le pilote a réussi la même performance qu'un certain Sebastian Vettel, il y a douze ans, avec Toro Rosso. Pierre Gasly a réalisé une superbe course en Italie et sa bataille avec Carlos Sainz dans l'ultime tour, restera longtemps dans les annales, tout comme son sacre à Monza, 24 ans après celui d'Olivier Panis, le dernier français vainqueur d'un Grand Prix. Un peu plus d'an après avoir été injustement évincé de Red Bull, le Rouennais a brillamment rebondi avec Alpha Tauri où il a atterri à 10 reprises dans le top 10. Surtout, il ne s'est pas laissé envahir par les doutes et les critiques méchantes à son égard. Pas embêté par son équipier Daniil Kvyat durant la saison (13-4 pour le Français en qualifications), le Russe doit d'ailleurs laisser sa place à Yoki Tsunoda l'an prochain. L'objectif pour Pierre Gasly, enchaîner des performances solides pour se rapprocher du top 8.
Ocon, un retour délicat puis prometteur
Cantonné au rôle de pilote de réserve chez Mercedes l'an dernier, Esteban Ocon a forcément dû reprendre le rythme dans les baquets en début de saison. Même au contact de l'écurie et des pilotes lors de chaque manche, on ne réapprend pas à conduire une monoplace en un tour de piste. L'autre Normand du plateau a donc dû peu à peu, reprendre ses marques dans la voiture, ses habitudes, et bien entendu, appréhender toute la logistique et la technique Renault. Forcément, cela s'est ressenti sur ses performances, du moins en début de saison. Régulièrement dominé par Daniel Ricciardo en qualifications (15-2), Ocon n'a marqué que 16 points lors de ses 6 premières courses. Trop peu pour une écurie qui, en voyant la faiblesse de Ferrari, visait la troisième place au classement constructeurs. Et même en délicatesse à cause de plusieurs soucis mécaniques et en proie à des critiques, l'ancien pilote chez Force India n'a pas baissé la tête. Finalement le Français s'en sort plutôt pas mal (12eme au classement général, 10 top 10) et a été récompensé de ses efforts à Sakhir, où il signe une superbe deuxième place derrière Sergio Perez (Racing Point) et devant son ami Lance Stroll (Racing Point). L'année prochaine, le pilote australien de l'écurie française sera au volant de la McLaren de Carlos Sainz et c'est un vétéran expérimenté, Fernando Alonso, qui prendra sa place.
Grosjean, le miraculé
Malheureusement pour Romain Grosjean, on ne retiendra de sa saison, ce qui aurait pu être le dernier jour de sa vie. Lui, s'extirpant de sa monoplace Haas en flammes, sciée en deux, après avoir heurté les rails de sécurité lors du premier tour du Grand Prix de Bahreïn. Sans le halo (le système de protection placé devant le pilote), le Français n'aurait pas survécu. Le natif de Genève s'en sort finalement qu'avec des brûlures aux mains qui ne lui permettent cependant pas de rouler lors du dernier Grand Prix de la saison et surtout, de sa carrière. En effet, l'écurie américaine a décidé de se séparer du pilote aux 174 GP courus, tout comme son coéquipier, Kevin Magnussen. Romain Grosjean a souffert tout au long de la saison du manque de performance et de fiabilité de sa monoplace. Au total, il ne compte que deux petits points, acquis après être arrivé 9eme en Allemagne, une belle performance au regard de sa position de départ (16eme). Mais l'ensemble reste terne et c'est bien dommage car au regard de son expérience, il aurai pu apporter davantage. Et après avoir compris qu'il ne serait pas prolongé, il aurait assurément préféré, une autre tournée d'adieux.