Aurélien Canot, Media365, publié le lundi 10 juillet 2023 à 14h35
Madison Keys a brisé lundi le rêve de Mira Andreeva, parvenue en 8emes de finale à seulement 16 ans. La Russe s'est procurée une balle de 5-1 après avoir remporté le premier set, mais c'est l'Américaine qui a finalement eu le dernier mot en trois sets (6-3, 6-7, 6-2). Huit ans après, revoilà la finaliste de l'US Open 2017 en quarts de finale à Wimbledon.
"C'est un petit peu tôt pour jouer son premier quart". Voilà en gros, à en croire ses propos, amusés, plus tard au micro du speaker, ce que s'est dit Madison Keys dans le deuxième set de son huitième de finale contre Mira Andreeva, ce lundi à Wimbledon, lorsqu'elle s'est retrouvée avec une balle de 5-1 pour son adversaire à sauver alors qu'elle était menée un set à rien. La joueuse américaine de 28 ans un temps disparue des radars, la faute à plusieurs blessures, a surtout pensé que son expérience allait jouer en sa faveur. "Je suis encore en train de chercher comment j'ai fait. Je me suis dit que si j'arrivais à rester dans le match, mes nombreuses années sur le circuit allaient m'aider". Elle a eu raison, car non seulement elle a écarté cette balle qui aurait pu permettre à la jeune joueuse russe de 16 ans de faire un grand pas vers la victoire, mais elle a en plus eu le dernier mot, plus tard à l'issue d'un troisième set qu'elle a nettement dominée face à une Andreeva précisément sonnée par le scénario de la deuxième manche. Après que Keys a recollé à 4-4, la protégée de Jean-René Lisnard avait en effet repris les devants. Malheureusement pour la joueuse passée par les qualifications et qui fera lundi son entrée dans le Top 100 mondial, elle a fait les frais de son manque de vécu dans un jeu décisif remportée (7-4) par son aîné. C'en était trop pour la pépite russe, au bord des larmes, qui n'a jamais réussi à faire son retour dans le match.
Keys, huit ans après
Et tandis qu'Andreeva serrait les dents pour ne pas pleurer sur le court, la finaliste de l'Open 2017 alignait les jeux. Trop frustrée pour encore lutter avec l'ancienne numéro 7 mondiale aujourd'hui 18eme, la 102eme au classement avant le début du tournoi en a même perdu son calme, au point de récolter deux avertissements, dont un sur l'avant-dernier point du match, pour jet de raquette les deux fois. La joueuse qui s'entraîne dans le Sud de la France au sein de l'académie de Lisnard avait atteint les 16emes de finale à Roland-Garros pour sa première apparition dans le grand tableau d'un tournoi du Grand Chelem. Cette fois, elle a encore fait mieux, en se hissant en 8emes de finale, après des exploits contre Barbora Krejcikova et Anastasia Potapova notamment. Elle aura assurément très vite de nouveau sa chance. Pour Keys, c'est beaucoup moins sûr, d'autant que l'Américaine victorieuse à Eastbourne à l'aube de ce Wimbledon de son premier titre cette saison brille essentiellement sur herbe (NDLR : Depuis 2000, seules trois de ses illustres compatriotes, Lindsay Davenport et les sœurs Williams, ont gagné autant de matchs que Keys sur gazon.) Déjà quart de finaliste à Londres en 2015, la revoici aux portes du dernier carré huit ans plus tard. "Revenir à ce niveau-là et être de retour en quarts ici, c'est incroyable !"