Mouratoglou : " Ce n'était pas le Djokovic qu'on connaît "

Thomas Siniecki, Media365, publié le mardi 13 octobre 2020 à 10h38

Si Novak Djokovic est passé à côté de sa finale de Roland-Garros contre Rafael Nadal (6-0, 6-2, 7-5), c'est essentiellement à cause d'un problème d'état d'esprit, selon Patrick Mouratoglou (pour Tennis Majors).

Patrick Mouratoglou a livré à Tennis Majors son analyse de la finale de Roland-Garros, où Rafael Nadal a écrasé Novak Djokovic (6-0, 6-2, 7-5) : « Ce n'était pas le Novak Djokovic qu'on connaît. Bien sûr, Rafael Nadal a joué son match. C'est une de ses qualités, on n'est jamais déçu. Il reste concentré, qu'il gagne ou qu'il perde. Il est solide dès le début, concentré sur le jeu. Quand il doit élever son niveau, il le fait, exactement à l'inverse de 'Djoko'. Dès le début, on pouvait sentir que quelque chose n'allait pas. Il ne cherchait que des points faciles, des amorties... Il en a fait quatre dans le premier jeu. Il n'était pas prêt pour de longs échanges, ni pour aller chercher les points et les coups gagnants afin de se donner une chance de gagner. »

« Quand vous perdez, détendez-vous, ça arrive même à Djokovic »

L'entraîneur de Serena Williams insiste sur la défaillance psychologique du Serbe : « Ce 6-0, 6-2, ce n'est pas le match qu'on attendait. Oui, 7-5 dans le troisième set, mais 6-0, 6-2... Difficile de croire que c'était une rencontre entre eux deux. Dans tous leurs matchs passés, même ceux à sens unique, je me souviens même de duels sur terre que Novak Djokovic gagnait 6-4, 6-2 après un gros combat. Là, il n'y en a pas eu. On a vu 'Djoko' gagner beaucoup de finales de tournois du Grand Chelem. La précédente entre les deux, c'était à l'Open d'Australie 2019. Je me souviens, quand je l'avais vu arriver, je me disais qu'il allait le détruire. De par son attitude, il se tenait droit, on pouvait ressentir sa confiance en lui. Il entrait sur le court pour détruire. Quand il a ce mental, c'est le meilleur. Mais là, ce n'était pas le cas. »


Pour Mouratoglou, Novak Djokovic « avait peur de se louper, et il a beaucoup loupé ». Pas de hasard, donc : « Il n'est pas arrivé avec le bon état d'esprit. C'est ce qui rend le tennis si intéressant. Il ne suffit pas de venir et de jouer, il y a d'autres aspects à prendre en compte. Le mental est très important, on ne sait jamais ce qu'il se passe dans la tête du joueur, quel est son état d'esprit. S'il est intimidé par l'adversaire, par l'enjeu, par le poids d'une finale de Roland-Garros... Il y a aussi des facteurs personnels, le mental influence beaucoup le score, le niveau de jeu, la confiance en soi et en son tennis. C'est la vie, et ça arrive même aux meilleurs. Alors quand vous perdez, détendez-vous, ça arrive même à 'Djoko' (sourire). » A méditer, en effet, pour tous les joueurs et joueuses du dimanche (et pas que).

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