Tennis - ATP : Rafael Nadal, une saison d'abord heureuse puis calamiteuse

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Clément Pédron, Media365, publié le dimanche 25 décembre 2022 à 10h00

Rafael Nadal a d'abord connu un début de saison magnifique où il s'est hissé seul, en tête du Big Three avec 22 titres du Grand Chelem. Mais, en plein Wimbledon, le Majorquin a subi de plein fouet son âge et son physique s'est montré de plus en plus incertain.

Comme a dit Carlos Moya, l'entraîneur de Rafael Nadal, juste avant les ATP Finals, quand on lui a demandé son avis sur la saison de son poulain : « Quand tu gagnes deux Grands Chelems, c'est forcément une bonne saison, quoi qu'il advienne par ailleurs. » Il est vrai qu'il est difficile de faire la fine bouche au moment d'analyser l'exercice 2022 du Majorquin tant il a débuté son marathon sur les chapeaux de roues. Vainqueur du tournoi de Melbourne, Rafael Nadal a récidivé à l'Open d'Australie en battant notamment Berrettini en demi-finale et surtout, Daniil Medvedev, qui restait sur une victoire à l'US Open l'an dernier. En finale contre le Russe, l'Espagnol a remonté un retard de deux sets à rien et trois balles de break au milieu du troisième set contre lui, pour s'octroyer un deuxième Grand Chelem australien, treize ans après le premier. Cerise sur le gâteau, sa performance lui a permis de dépasser Roger Federer et Novak Djokovic, en nombre de titres du Grand Chelem en carrière (21).

Mais la suite se gâte. Lors du premier Masters 1000 de l'année, à Indian Wells, Rafael Nadal éprouve des difficultés à respirer lors de la demi-finale (gagnée) contre Carlos Alcaraz. Déterminé à jouer mais diminué, il finit par perdre la finale en deux sets au profit de Taylor Fritz. De retour chez lui, il passe des examens qui révéleront une "fracture de stress" à une côte. Six semaines plus tard, le Majorquin retrouve les courts à Madrid où il atteint les quarts de finale et enchaîne avec une défaite au troisième tour contre Shapovalov à Rome malgré une domination écrasante. Cette fois, ce n'est pas une côte mais une blessure au pied gauche (syndrome de Müller-Weiss). "Je suis un joueur qui vit avec une blessure, c'est tout. Ce n'est pas nouveau, c'est quelque chose qui est là", évoque le tennisman. Malgré les douleurs et alors qu'il joue sous infiltration, le N°2 mondial remporte Roland Garros et succède à Novak Djokovic.

Une fin de saison en enfer

Les larmes de joie aperçues Porte d'Auteuil laissent vite place à l'inquiétude à Wimbledon où l'Espagnol arrive avec une gène aux abdominaux. Après ses deux premiers tours où il concède à chaque fois une manche, le Majorquin monte en puissance alors que son entourage préconise l'abandon. Au bord de l'élimination en quarts de finale contre Fritz, il serre les dents et composte son billet avec douleur, pour la demi-finale contre Kyrgios avant d'abandonner à la veille du match. Gêné au pied puis au niveau de la ceinture abdominale, Rafael Nadal appuie sur pause et prépare, dans le même temps, l'arrivée de son premier fils né le 8 octobre dernier.

De retour à Cincinnati où il ne passe pas le premier tour, il garde le moral même si son tennis n'est pas aussi huilé qu'espéré. À l'US Open, qu'il retrouve trois ans après son dernier passage (où il s'était imposé), l'Espagnol se sait en petite forme et en manque de repères. Et si sa première semaine se passe plutôt bien, avec des "progrès" à la clé, Rafael Nadal s'effondre logiquement, contre Frances Tiafoe, en huitièmes de finale. Absent du circuit après son élimination à Flushing Meadows pendant de longues semaines pour l'arrivée de son enfant, le Majorquin reprend la raquette avec le sourire mais un manque de compétition qui lui vaut une élimination dès son entrée en lice à Bercy et dès la phase de poules des ATP Finals. D'abord incrédule sur sa performance à Turin, le protégé de Carlos Moya a cherché des réponses à cette saison illisible, marquée d'abord par deux Majeurs puis par des blessures et des défaillances. Une chose est sûre, il se projette déjà sur l'Open d'Australie dans quelques semaines où il aura à défendre son titre, sans doute en présence d'un certain Novak Djokovic.

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