Ocean Globe Race : La fille de Tabarly s'impose sur le Pen Duick de son père

Ocean Globe Race : La fille de Tabarly s'impose sur le Pen Duick de son père ©Icon Sport, Media365

Thomas Siniecki, Media365 : publié le vendredi 12 avril 2024 à 13h49

Le clin d'oeil est sublime et Eric Tabarly doit être sacrément fier de là-haut, sa progéniture s'apprêtant à enlever le classement général de l'Ocean Globe Race avec ses 21 équipiers.

Marie Tabarly, fille d'Eric, qui l'emporte à la barre du mythique Pen Duick VI de son père, c'est la légende de la voile qui se réécrit. La navigatrice de 40 ans, qui en avait donc quatorze lorsqu'Eric a disparu en mer en juin 1998, a gagné à Cowes (Royaume-Uni) la quatrième et dernière étape de l'Ocean Globe Race, course autour du monde en équipage sur des bateaux anciens (avant 1988, sans technologie, sans ordinateur et sans satellite) dont elle espère désormais remporter le classement général - ce qui sera le cas si le concurrent Triana arrive après 19h52 vendredi, ce qui est quasiment acquis.

"C'est sur scène que Hendrix a cassé ses guitares, pas ailleurs"

Marie Tabarly et ses camarades ont franchi l'Atlantique sur cette ultime étape, de l'Uruguay vers le Royaume-Uni, en exactement 37 jours, cinq heures, 52 minutes et 59 secondes : "Il y a eu tellement de moments marquants. Je me souviens que nous allions vite, dans 55 nœuds de vent, et qu'il y avait des dauphins qui sautaient sur les vagues. Dans 55 nœuds ! Fou. Je me souviens d'avoir couru très près de Translated 9 et de Maiden et d'avoir pu les voir. Puis toutes les discussions entre potes, quatre fois par jour à la radio, elles vont me manquer. Il y a beaucoup trop de moments, tellement de moments incroyables..."

La flotte a même dû repêcher un de ses hommes à la mer en début de traversée, le seul incident de ce genre sur l'intégralité de la course démarrée il y a huit mois et qui s'apprête donc à s'achever (les trois premiers points d'étape, déjà en partant du Royaume-Uni, furent l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande et donc l'Uruguay). Pas de quoi affoler celle qui est bien la fille de son père : "C'est sur scène que Jimi Hendrix a cassé ses guitares, pas ailleurs." Elle se dit tout de même "épuisée physiquement, émotionnellement et nerveusement" : "Je suis très, très fière de mon équipage. J'ai 21 personnes extraordinaires, de bons êtres humains avec qui tu veux passer du temps. C'était exactement ce que j'avais prévu avec eux, pas de surprise, tout était parfait. Je ne réalise pas que c'est fini."

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