Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 13 août 2024 à 23h36
Letsile Tebogo, champion olympique du 200 m avec un temps exceptionnel, n'en finit plus de déclencher l'hystérie au Botswana.
Mokgweetsi Masisi, le président du Botswana, a décrété un deuxième demi-jour férié mardi après-midi pour célébrer le retour au pays de Letsile Tebogo, le nouveau champion olympique du 200 m qui a aussi pris l'argent au relais 4x400 m. Une première demi-journée avait été accordée vendredi aux 2 630 000 Botswanais simplement pour célébrer, et l'arrivée du premier champion olympique de l'histoire du Botswana a donc été sensationnelle, quatre jours plus tard.
"Merci à la nation, j'ai traversé beaucoup d'épreuves"
Des centaines de supporters avaient déjà investi le petit aéroport de la capitale Gaborone, où le président en personne a esquissé quelques pas de danse sur le tarmac, surplombé d'une petite ombrelle pour le protéger du soleil. A l'extérieur, la cérémonie d'accueil était assurée par des danseurs traditionnels qui avaient revêtu des peaux de bête et des perles. Puis c'était le moment de se rendre au Stade national devant plus de 20 000 personnes. Mokgweetsi Masisi y a répété alors que "Tebogo a fait l'histoire pas seulement pour le Botswana, mais pour l'Afrique". Tebogo a réussi une des plus belles performances de l'athlétisme à Paris 2024, avec ce record du continent à 19"46. A 21 ans, le vice-champion du monde du demi-tour n'est que le deuxième athlète africain de l'histoire à remporter une médaille sur 200 m, après le Namibien Frankie Fredericks en argent en 1996 (à Atlanta).
Jusqu'alors, le total de médailles olympiques du Botswana était bloqué à deux, également en athlétisme avec Nijel Amos en argent en 2012 sur 800 m (à Londres) et déjà le relais 4x400 m en bronze en 2021 (à Tokyo). Un total qui vient donc de doubler grâce à Tebogo, qui n'est toutefois pas le seul double médaillé de l'histoire du Botswana puisque son coéquipier Bayapo Ndori était déjà du relais de Tokyo il y a trois ans. Cependant, ce dernier ne recevra qu'une seule maison de la part du gouvernement (comme ses deux autres partenaires) contre deux maisons pour Tebogo. Celui-ci a évoqué "un moment joyeux" à l'adresse des supporters massés dans les tribunes : "Je veux remercier la nation de s'être ralliée derrière moi, j'ai traversé beaucoup d'épreuves." Tebogo a perdu sa mère au mois de mai, et il a d'ailleurs montré sa date de naissance inscrite sur ses chaussures victorieuses dès l'arrivée du 200 m au Stade de France.