Mathieu Warnier, Media365, publié le dimanche 07 mai 2023 à 16h35
Faisant le constat du recul de l'athlétisme français dans la hiérarchie mondiale, Renaud Longuèvre a assuré que les atermoiements du président de la FFA André Giraud sont responsables de la situation actuelle.
L'athlétisme français sera-t-il au rendez-vous de Paris 2024 ? Alors que l'équipe de France est en perte de vitesse, avec une seule médaille à Tokyo et un bilan identique lors des derniers Mondiaux à Eugene, seul Wilfried Happio a été convié au meeting de Doha, première étape de la Ligue de Diamant, organisé ce vendredi. A l'occasion de l'émission « Les Grandes Gueules du Sport » diffusée ce dimanche sur l'antenne de la radio RMC, Renaud Longuèvre a confié le fond de sa pensée sur les turbulences traversées par l'athlétisme français et assure qu'une seule personne est au cœur du problème. « C'est André Giraud, le président de la Fédération Française d'athlétisme (FFA). Il est responsable de ce déclin, affirme l'ancien entraîneur de Ladji Doucouré. Il faut qu'il assume ses responsabilités. C'est quelqu'un qui n'a pas les problèmes de Monsieur Le Graët ou de Bernard Laporte mais qui n'a aucune compétence par rapport aux responsabilités qui sont sur ses épaules. » Aux yeux de celui qui est désormais en charge du haut niveau en Israël, « tous les choix qu'il a fait ont été catastrophiques », notamment celui concernant le rôle de Directeur Technique National (DTN) après le départ de Patrice Gergès en 2020.
Longuèvre : « Les pays étrangers rigolent »
« Il a pris un DTN qu'il a viré lui-même parce que ça ne convenait pas, affirme Renaud Longuèvre. On s'est retrouvé sans DTN pendant un an à trois ans des Jeux. Les pays étrangers rigolent. Le DTN en athlétisme, c'est un poste clé. » Pour appuyer son propos, l'ancien manager des équipes de France a rappelé que si les Bleus ne remportaient pas de titres, « Il y avait un collectif et des résultats dans les championnats d'Europe qui étaient excellents » et a mis en avant le travail de Ghani Yalouz, DTN entre 2009 et 2017. « On avait un DTN qui venait de la lutte, qui avait ramené des valeurs très simples, beaucoup de confiance et un état d'esprit collectif, ajoute-t-il. Il y avait vraiment du respect. Il avait fait un boulot formidable pour remettre du lien humain dans l'équipe de France et ça se ressentait partout. » Quant aux perspectives concernant Paris 2024, s'il assure qu'« il n'y aura pas zéro médaille parce que l'effet à domicile va jouer », Renaud Longuèvre a pris à parti Claude Onesta, manager général de la haute performance à l'Agence Nationale du Sport (ANS) et grand ordonnateur du côté sportif en vue de Paris 2024. « Il a dit: 'Je tire la sonnette d'alarme, on va piloter la voiture à deux pour éviter qu'elle aille dans le mur à Paris'. Il avait raison car le président lui vendait du rêve, confie l'ancien entraîneur. Le président a gagné parce que l'Agence Nationale du Sport a baissé les bras. J'aimerai que Claude Onesta nous dise pourquoi il a abandonné l'athlétisme français. » La question est désormais de savoir s'il y aura une réaction car le temps passe vite avant Paris 2024.