Paul Rouget, Media365 : publié le lundi 09 août 2021 à 15h36
Après le triomphe historique des handballeuses à Tokyo, Cléopatre Darleux s'est émue du manque de considération pour cette première médaille d'or olympique.
Elles l'ont fait ! Après un titre européen (2018) et deux titres mondiaux (2003 et 2017), l'équipe de France féminine de handball a remporté son premier titre olympique dimanche, en dominant les tenantes du titre russes en finale à Tokyo (30-25). Au lendemain de ce sacre historique, Cléopatre Darleux s'est étonnée que cet exploit ne figure pas à la une de L'Equipe mais seulement sur un bandeau du quotidien sportif, au-dessus de la une, consacrée à la probable arrivée de Lionel Messi au PSG et au rassemblement olympique du Trocadéro. "L'histoire se répète... On ne mérite pas la Une ?", s'est émue la gardienne tricolore sur Twitter. "Si, vous la méritez largement mais Cléo, dans notre société, le business est roi surtout dans la presse et que dire du foot qui écrase tout le monde ! Mais vous faites la une dans nos cœurs (même si ce n'est pas suffisant...) !", lui a répondu sur le même réseau social Béatrice Barbusse, vice-présidente déléguée de la Fédération française de handball.
Invitée dans la soirée sur France 2, elle a précisé sa pensée. "En fait, je ne demandais même pas forcément la Une que avec nous, mais aussi avec les garçons parce que c'est un doublé historique qu'on a fait. C'est la première fois que ça arrive pour le sport français. Donc on attend toujours un peu plus de reconnaissance, a-t-elle déclaré lors du 20h. Après, on comprend les enjeux économiques aussi. On sait que le foot, c'est vraiment au-dessus pour le moment. Voilà, un peu de frustration mais on ne s'arrête pas là. On est très heureux d'avoir gagné et, vraiment, on ne pense qu'à ça. A la victoire et à avoir fait plaisir à tout le handball français" La veille, la Brestoise, qui a réalisé 43% d'arrêts lors de la finale, avait évoqué sa joie au micro d'Eurosport. "On attend ça depuis tellement longtemps en fait que c'est une super récompense. Franchement, je suis trop heureuse, a-t-elle déclaré, avant de revenir sur les débuts compliqués des Bleus dans la compétition, des Tricolores qualifiées pour les quarts lors du dernier match de poules face au Brésil (29-22) après avoir concédé deux défaites. Ça ne démarre vraiment pas bien. Mais c'est ce qui fait que cette médaille est encore plus belle. Parce qu'on a su relever la tête, mettre le doigt où ça n'allait pas, parler de nos problèmes. On est une vraie équipe. On a su se remobiliser, on a changé de visage. Aujourd'hui encore, ça a été dur, ça a été un vrai combat mais mentalement on a été là jusqu'au bout. Franchement, on a fait un match de fou. (...) C'est le graal. Je n'avais vécu que les JO 2012, avec une défaite en quarts de finale, je vois les garçons gagner pratiquement à chaque fois depuis 2008, ça fait rêver. Et aujourd'hui, c'est nous qui sommes dans le rêve, c'est trop beau."