Mathieu Warnier, Media365 : publié le samedi 17 août 2024 à 23h00
Alors que les Girondins de Bordeaux ont été relégués administrativement en National 2, le club du GOAL FC a un temps espéré obtenir un repêchage en National 2. Contestant l'absence de décision en ce sens, les joueurs ont refusé d'affronter Marignane en signe de protestation.
Les joueurs du GOAL FC avaient un message à faire passer. Ce vendredi, l'avenir des Girondins de Bordeaux a été scellé et le club présidé par Gérard Lopez évoluera cette saison en National 2. Face à cela, un repêchage aurait pu être envisagé par la Fédération Française de football (FFF) pour rééquilibrer les deux divisions et la formation de la banlieue lyonnaise était en première ligne pour y prétendre après avoir été reléguée sportivement au quatrième échelon national. Or, les instances nationales n'ont pas pris une décision dans ce sens, au grand dam de Noël Tosi et de ses joueurs. En conséquence, le GOAL FC devait débuter l'exercice 2024-2025 de National 2 ce samedi sur la pelouse de Marignane. Si les joueurs ont bien fait le déplacement dans les Bouches-du-Rhône, ils ont ostensiblement refusé d'entrer sur la pelouse du Stade Antoine-de-Saint-Exupéry pour disputer cette rencontre. Afin d'expliquer leur mouvement au public venu assister à cette rencontre, les joueurs du GOAL FC ont lu une lettre destinée à la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, ainsi qu'au président de la Fédération Française de football (FFF) Philippe Diallo et « au football français ».
Le GOAL FC vent debout face au « dédain » de la FFF
Mettant en avant le fait que « Villefranche a été repêché en National » afin de remplacer Niort, ils considère comme « logique » de bénéficier d'un traitement similaire dans le cas de la relégation administrative de Bordeaux. « C'est juste une question de bon sens et d'équité », ont-il ajouté. Critiquant le délai dans lequel la décision a été prise, empêchant un repêchage en raison d'une date butoir fixée au 17 juillet dernier, les joueurs du club rhodanien ont évoqué le « dédain » des autorités sportives face auquel ils ont décidé de réagir. « Nous avons décidé en réponse d'avoir la même posture que la vôtre et de refuser de jouer tant que vous n'aurez pas soumis notre requête au vote du Comex de la FFF, ni même traité notre demande de report de matchs, ont-ils ajouté. Cette lettre qui garde l'espoir d'être entendue par les dirigeants de la FFF est un cri du cœur du football amateur, des amateurs de football et d'éthique. » Mais, malgré le soutien du syndicat des joueurs UNFP et de celui des entraîneurs UNECATEF, la FFF ne compte pas changer d'avis. Par l'intermédiaire d'un communiqué publié ce samedi, cette dernière a « constaté le forfait de GOAL FC pour son match contre Marignane ».
La FFF reste sur sa position
La FFF y assure avoir « été naturellement attentive à la situation du GOAL FC qui sportivement a été rétrogradé par ses résultats en N2 et qui aurait souhaité être repêché en National en raison du déclassement notamment des Girondins de Bordeaux ». Toutefois, la fédération a rappelé qu'elle a appliqué « une règle sportive d'organisation des groupes des championnats connue de tous les clubs puisque délibérée dans son principe par l'Assemblée Générale de la Fédération depuis 2009 ». « La modification des groupes ne peut plus concerner après le 17 juillet les clubs non directement impliqués par une décision des organes indépendants de contrôle de gestion ou dans un litige et, ce, dans l'interêt même des championnats », ajoute la fédération, qui affirme que « cette règle a été à plusieurs reprises confirmée par le juge administratif et le COMEX de la FFF ne peut y déroger ». Malgré une situation qui peut « créer des regrets bien compréhensibles », la fédération se refuse à agir en faveur du GOAL FC, ajoutant que cela « créerait des effets sur l'ensemble des groupes en aval et constituerait une rupture d'égalité de traitement dans l'application d'une règle sportive ». Il reste maintenant à voir quelle sera l'attitude des joueurs du club lyonnais dans les semaines à venir.