Patrick Juillard, Media365, publié le vendredi 25 août 2023 à 15h45
L'entraîneur roumain du Dynamo Kiev, Mircea Lucescu, a comparé Besiktas à « l'équipe nationale africaine », après la victoire des Turcs jeudi en barrages aller de la Ligue Europa Conférence.
Les instances du football ont beau se targuer d'être intraitables en matière de racisme et de luttes contre les discriminations, le message ne passe visiblement pas dans toutes les têtes et sous toutes les latitudes. Jeudi soir, c'est Mircea Lucescu qui s'est tristement distingué dans ce domaine. Après la défaite (2-3) de son équipe face à Besiktas, en barrages aller de Ligue Europa Conférence, l'illustre technicien roumain a littéralement dégoupillé. « Nous n'avons pas joué contre Besiktas, nous avons joué contre l'équipe nationale africaine. Gambien, Congolais, Ghanéen, Angolais... », a balancé tranquillement le coach du club ukrainien lors de la conférence de presse d'après-match.
Masuaku outré
En totale contravention avec le code de bonne conduite de l'UEFA, cette façon de voir les choses n'a pas manqué de faire réagir dans le camp du club stambouliote. Aligné au poste de latéral gauche, l'international congolais Arthur Masuaku s'est naturellement senti visé, au même titre que les autres Africains titularisés (Daniel Amartey, Omar Colley, Vincent Aboubakar et Jackson Muleka. « Du coup ça passe aussi cette déclaration, y a pas de souci ? », a tweeté l'ancien joueur de Valenciennes, visé au tour précédent par des cris de singe lors d'un déplacement sur le terrain du FK Tirana.
La vision sélective de Lucescu
Passé lui-même par la Turquie, avec notamment deux saisons sur le banc de... Besiktas, Mircea Lucescu avait aussi dénoncé l'inégalité de moyens entre les deux adversaires du soir. « Nous, nous avions onze joueurs formés au club. Il est très difficile de jouer contre eux avec onze joueurs formés dans le club. Ils ont profité de l'inexpérience de nos joueurs et ont marqué des buts. C'est une bonne équipe, ils ont fait de bons transferts », a lâché Lucescu. Une vision sélective, puisque le technicien de 78 ans oublie au passage qu'il a fait entrer en cours de match l'ailier sénégalais Samba Diallo, formé à l'Académie Foot Darou Salam de Dakar, ainsi que son homologue nigérian Benito.