Mathieu Warnier, Media365 : publié le vendredi 05 avril 2024 à 21h00
Alors que les droits de diffusion de la Ligue 1 n'ont pas trouvé preneur, la candidature de la plateforme britannique DAZN aurait été rejetée par la LFP, notamment en raison de garanties financières insuffisantes aux yeux des dirigeants du football professionnel français.
Le football professionnel français reste dans l'incertitude. Alors que le contrat avec Amazon Prime Video et Canal+, bénéficiaire d'une sous-licence octroyée par beIN Sports, arrive à échéance au terme de la saison, les noms des futurs diffuseurs de la Ligue 1 ne sont pas encore connus. Après l'échec de l'appel d'offres en octobre dernier, les dirigeants de la Ligue de Football Professionnel (LFP) sont entrés dans une phase de négociations de gré-à-gré, c'est-à-dire des discussions directes avec les diffuseurs intéressés. Alors que Canal+ a maintenu sa position de ne pas faire acte de candidature, Amazon Prime Video n'est pas prêt à mettre autant sur la table que lors des trois dernières saisons, observant la situation avec l'idée de récupérer dans un second temps une affiche pour un montant inférieur à 100 millions d'euros par an et pas forcément en exclusivité. En conséquence, deux candidats se sont détachés très nettement, ceux qui avaient remis un dossier qualitatif à la LFP lors de l'appel d'offres mais sans aller jusqu'à formuler une offre financière.
DAZN ne convainc pas
Il s'agit de DAZN et beIN Sports. Selon les informations de RMC Sport, la plateforme britannique a récemment pris part à une réunion avec les dirigeants du football professionnel français dans le but de trouver un compromis après le rejet d'une première offre estimée à 500 millions d'euros par saison pour l'intégralité de la Ligue 1. Or, DAZN aurait confirmé son intention de ne pas augmenter sa mise, au grand désarroi de la LFP. En effet, cette dernière espère obtenir un total 900 millions d'euros avec les droits pour la France et ceux à l'international. De plus, Vincent Labrune et ses équipes auraient des doutes concernant le sérieux de DAZN en raison de l'absence de garanties financières sérieuses à leurs yeux. Un point qui est devenu très sensible depuis la défaillance de Mediapro en 2020. Tout indique que, malgré sa volonté de s'implanter sur le marché français avec un produit d'appel comme la Ligue 1, la plateforme britannique ne devrait pas obtenir le blanc-seing de la LFP pour la période 2024-2029.
beIN Sports ne ferme aucune porte
Autrement dit, beIN Sports serait désormais en pole position pour décrocher les droits de diffusion du championnat de France malgré la volonté de ses dirigeants de ne plus investir massivement dans ce domaine, ce qui s'était matérialisé par la sous-licence attribuée à Canal+ pour ses deux matchs de Ligue 1 et un juteux contrat de distribution exclusive noué avec la chaîne cryptée, dont l'échéance est prévue en 2025 avec une potentielle prolongation de cinq ans. Selon RMC Sport, la possibilité de voir la chaîne qatarie rafler la mise est toujours d'actualité mais la pierre d'achoppement des discussions pourrait être la répartition de la somme entre les droits domestiques et ceux à l'international, qui diffèrent nettement par leur répartition entre les clubs. Au-delà de la diffusion des matchs en direct, les droits des magazines sont aussi à vendre et TF1 envisagerait de récupérer un lot pour son magazine dominical « Téléfoot ». En tout cas, le temps commence à presser pour la LFP avec la saison 2024-2025 qui débutera le 16 août prochain. De plus, une fois le dossier Ligue 1 refermé, l'idée de relancer un appel d'offres pour les droits de diffusion de la Ligue 2 reste envisagée par les dirigeants du football professionnel français.