Fabien Le Floc'h, Media365 : publié le mercredi 23 août 2023 à 13h26
Dans l'œil du cyclone depuis son baisé volé à Jennifer Hermoso après la finale de la Coupe du monde remportée par l'Espagne devant l'Angleterre dimanche 20 août, le président de la Fédération espagnole de football n'a pas encore démissionné.
L'équipe d'Espagne féminine de football a remporté la Coupe du monde 2023 il y a maintenant trois jours, dimanche dernier face à l'Angleterre (1-0), mais ce n'est pourtant pas ce qui fait la Une des journaux espagnols. La faute à Luis Rubiales, le président de la fédération espagnole de football (RFEF), auteur d'un baiser volé à la joueuse Jennifer Hermoso lors de la cérémonie de remise de médailles. Un geste, couplé à une célébration obscène en tribunes, qui a scandalisé l'Espagne comme le reste du monde.
Excuses « inappropriées »
Luis Rubiales a bien tenté d'éteindre l'incendie depuis trois jours, mais rien n'y fait. Sa vidéo d'excuses publiée sur le chemin du retour, depuis l'aéroport de Doha, n'a fait qu'attiser la polémique, puisque le média en ligne espagnol Relevo a dévoilé que Rubiales avait fait pression, comme le sélectionneur Jorge Vilda, sur Jennifer Hermoso pour qu'elle apparaisse dans cette vidéo. La joueuse, silencieuse depuis le début de la polémique, n'aurait en outre jamais tenu les propos publiés dans le communiqué de la RFEF juste après la finale, dimanche 20 août, où elle semblait pardonner à Luis Rubiales.
Lâché par ses soutiens dans le football comme dans le monde politique espagnol, Luis Rubiales s'est fait très discret lors de la réception officielle de l'équipe féminine à Madrid, mardi 22 août, par Pedro Sanchez, le chef du gouvernement espagnol, qui ne s'est pas privé de le critiquer publiquement. « Ce fut un geste inacceptable. Le comportement de M. Rubiales prouve que, dans notre pays, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir en matière d'égalité et de respect entre les hommes et les femmes. Et ses excuses sont insuffisantes et même inappropriées. »
Deux plaintes ont aussi été déposées contre lui, alors que la coalition de gauche a saisi le ministère des Sports et réclame son départ. La position de Rubiales, par ailleurs accusé d'avoir organisé des orgies avec l'argent de la fédération mais aussi un voyage privé à New York, paraît désormais intenable. Selon la radio espagnole Cope, Luis Rubiales ne penserait toutefois pas à démissionner ces dernières heures, malgré la pression de l'opinion publique. Mais la RFEF, unique organe à détenir le pouvoir de le destituer, a annoncé « une assemblée générale extraordinaire » dès ce vendredi 25 août.