Thomas Siniecki, Media365 : publié le lundi 05 décembre 2022 à 19h59
Les prochaines organisations du Mondial, a priori, ne pourront plus déclencher des tollés aussi importants que celles du Qatar, au moins concernant les droits des travailleurs. Si tant est que l'OIT, bien sûr, ait réellement une influence.
Ce n'est un secret pour personne, à moins d'avoir vécu sur la planète Mars depuis dix ans : l'organisation de la Coupe du Monde 2022 a été entachée par de nombreuses polémiques sur les droits des travailleurs sur les chantiers des stades, avec des morts à déplorer - par centaines ou par milliers, selon les sources. L'Organisation Internationale du Travail et la FIFA ont discuté et devraient conclure un accord à propos des prochaines éditions et de la désignation des pays hôtes. Gilbert Houngbo, l'ancien Premier Ministre togolais désormais secrétaire général de l'OIT, explique à l'AFP être "raisonnablement optimiste" à propos de la mise en place de cet accord de manière officielle, qui devrait permettre à l'organisation de se positionner dans les prochains processus.
Houngbo : "Le monde y gagnerait"
Tous les regards se tournent ainsi sur l'éventualité d'une candidature de l'Arabie Saoudite pour 2030, en commun avec l'Egypte et la Grèce. "Le monde y gagnerait si le processus de candidature et d'attribution de l'organisation de la Coupe du Monde, tout comme des Jeux Olympiques ou d'autres sports, prenait en compte la situation dans les pays en question. Toutes les discussions qu'on a eues jusqu'à présent me portent à croire que la FIFA est plus que déterminée à s'assurer que, dans les prochaines Coupes du Monde, la question du social et du respect des normes de travail soit critique." Même son de cloche à la FIFA chez le président Gianni Infantino : "Nous échangeons depuis plusieurs années et nous voulons nous assurer que notre coopération fructueuse se poursuivra. Le renforcement de notre relation fait également partie de l'héritage du Mondial 2022."
Le patron de l'OIT signale enfin qu'il y a eu des problèmes évidents au Qatar, impossibles à nier avec une utilisation importante du fonds de compensation des salaires impayés : "Ce fonds a payé plus de 350 millions de dollars, ce qui témoigne de l'engagement du gouvernement mais reflète aussi l'ampleur du problème." Mais l'instance souligne aussi "un travail très positif" à ne pas négliger : "Le Qatar a mieux fait, dans ce domaine, que d'autres pays. Pour nous, ce qui est très important, c'est de reconnaître le travail fait."