Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 29 novembre 2022 à 18h14
Les chantiers de la Coupe du Monde n'ont pas causé trois morts, comme veulent bien le faire croire la majorité des dirigeants locaux de la compétition au Qatar. Tous sauf un, qui sort du bois en avouant des pertes bien plus importantes.
C'est une phrase forcément lourde de conséquences : "Entre 400 et 500 travailleurs sont morts sur les chantiers des stades de la Coupe du Monde ou autres projets liés au tournoi." Là où cette sortie est loin d'être anodine, c'est qu'elle provient d'un des dirigeants de l'organisation, Hassan Al-Thawadi. "Je n'ai pas le chiffre exact, c'est quelque chose qui a été discuté. Oui, il doit y avoir des améliorations." C'est Piers Morgan, journaliste de TalkTV qui venait déjà de réaliser l'interview sulfureuse de Cristiano Ronaldo - ayant conduit à la résiliation de contrat entre le Portugais et Manchester United -, qui a effectué cet entretien.
Al-Thawadi : "Un mort est toujours un mort de trop"
Le chiffre de 400 ou 500 morts reste très inférieur aux estimations réalisées l'an dernier par le Guardian, qui parlait de 6 500 décès. Néanmoins, il est bien supérieur à toutes les prises de position précédentes en provenance des voix officielles qatariennes. Le Comité suprême du pays a d'ailleurs contesté les affirmations d'Al-Thawadi, en réaffirmant son estimation de départ à seulement... trois morts, sur une totalité de 40 mais dont 37 seraient liés à des causes médicales inhérentes aux personnes en question (toujours selon les estimations effectuées par l'instance locale).
"Un mort est toujours un mort de trop, c'est évident et simple, poursuit Al-Thawadi au cours de cette interview. Chaque année, les standards de santé et sécurité s'améliorent sur les sites dont nous sommes responsables, ceux de la Coupe du Monde." La semaine dernière, Emmanuel Macron avait lui-même tempéré le contexte de critique générale en soulignant les progrès effectués par le Qatar sur la question des droits humains.