Coupe du monde 2022 : Ces pays qui refusent d'obéir à la FIFA

Paul Rouget, Media365 : publié le lundi 07 novembre 2022 à 18h17

Alors que Gianni Infantino, le patron de la FIFA, veut que l'on se "concentre sur le football" pendant le Mondial qatari, dix pays, mais pas la France, réclament des "réponses concrètes" sur plusieurs sujets.

La missive avait de quoi surprendre. Dans un courrier envoyé par la FIFA la semaine dernière aux 32 pays qualifiés pour prochaine Coupe du monde (20 novembre-18 décembre), signé de son président Gianni Infantino et de Fatma Samoura, secrétaire générale de l'instance, il était demandé aux différentes nations de se "concentrer sur le football", alors que de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer le sort des travailleurs migrants au Qatar, mais aussi le non-respect des droits des personnes LGBT+ dans l'émirat ou le coût énergétique de la compétition qui va se dérouler en grande majorité dans des stades climatisées. Ce qui ne plaît guère à l'organisateur..."Vous portez sur vos épaules les espoirs et les rêves de votre nation et ses habitants. Donc s'il vous plaît, concentrons-nous maintenant sur le football, pouvait-on y lire. Nous savons que le football n'existe pas dans le vide, et nous sommes tout aussi conscients des nombreux défis et difficultés à caractère politique dans le monde. Mais s'il vous plaît, ne laissez pas le football être entraîné dans chaque bataille idéologique ou politique."

Dix pays européens signataires

Un message modérément apprécié par certains pays, qui n'ont pas manqué de le faire savoir. Il s'agit de l'Allemagne, de l'Angleterre, de la Belgique, du Danemark, des Pays-Bas, du Portugal, de la Suisse et du pays de Galles, ainsi que de la Norvège et la Suède, qui, contrairement aux huit autres sélections précitées, ne sont pas qualifiées pour ce premier Mondial hivernal de l'histoire. "Nous reconnaissons et saluons, comme nous l'avons fait par le passé, que des progrès significatifs ont été réalisés par le Qatar, notamment en ce qui concerne les droits des travailleurs migrants, avec l'impact des changements législatifs démontrés dans les récents rapports de l'Organisation internationale du travail", ont écrit ces pays dans un communiqué, saluant aussi "les assurances données par le gouvernement qatari et par la FIFA concernant la sûreté, la sécurité et l'inclusion de tous les fans qui se rendent à la Coupe du monde, y compris les fans LGBTQ +."

"Deux questions clés"

Pour ces nations, "embrasser la diversité et la tolérance signifie également soutenir les droits de l'homme. Les droits humains sont universels et s'appliquent partout." Et de préciser qu'ils demandent des "réponses concrètes" par rapport à "deux questions clés en suspens dont (ils discutent) avec la FIFA depuis longtemps" : un fonds d'indemnisation pour les travailleurs migrants, ainsi qu'un centre pour les loger dans la capitale qatarie. Un texte que n'a pas signé la Fédération française de football, pour qui "une telle interpellation publique n'est pas la voie opportune pour contribuer à une évolution positive des demandes formulées", assure-t-on à Libération du côté de la FFF.

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