Thomas Siniecki, Media365 : publié le mercredi 24 août 2022 à 13h41
Les droits humains n'ont pas fini de faire parler du côté du Qatar, où les polémiques ne vont cesser de prendre de la résonance au fur et à mesure que le coup d'envoi de la Coupe du monde (le 20 novembre) approche.
A moins de trois mois du début de la Coupe du monde au Qatar, l'organisation britannique Equidem (spécialisée dans les droits humain et du travail) fait état de l'expulsion de plusieurs dizaines de travailleurs étrangers qui ont manifesté sur place pour réclamer le paiement de leurs salaires en retard - pour certains, depuis plus de sept mois. Le petit émirat a confirmé avoir arrêté ces personnes, mais n'a pas évoqué les renvois dans leurs pays d'origine, en l'occurrence le Népal, le Bangladesh, l'Inde, l'Egypte ou les Philippines. Le 14 août, elles étaient ainsi une soixantaine à avoir bloqué la circulation sur la voie publique à Doha, devant leur entreprise. Au Qatar, on évoque "une minorité de personnes qui n'ont pas manifesté de manière pacifique et ont agi en violation des lois" (propos relayés par l'AFP).
D'où le risque d'expulsion, d'après les autorités locales, mais l'organisation Equidem a donc confirmé que c'était déjà le cas. Le ministère du travail qatarien a assuré que les salaires étaient versés et qu'une enquête était en cours contre cette entreprise Al Bandary. Le gouvernement continue de marteler que des mesures ont été prises afin de renforcer les droits des travailleurs. Mais Mustafa Qadri, le patron d'Equidem, rappelait le mois dernier (sur la base d'un rapport effectué durant deux ans, de juillet 2020 à juillet 2022) qu'une forte discrimination, des conditions de travail dangereuses, des violences et du harcèlement sexiste entouraient les 10 000 employés dans les 32 hôtels partenaires de la FIFA amenés à accueillir les innombrables vagues de visiteurs durant la compétition.