Paul Rouget, Media365 : publié le vendredi 11 novembre 2022 à 13h51
L'ONG Amnesty International, par la voix de sa secrétaire générale, a redemandé à la FIFA la création d'un fond d'indemnisation pour les travailleurs étrangers au Qatar à quelques jours du début de la Coupe du monde.
A quelques jours du coup d'envoi du Mondial qatari, Gianni Infantino est plus que jamais sous pression. Alors que dix pays, dont huit sont qualifiés pour la Coupe du monde, ont peu apprécié la lettre du président de la FIFA, qui les exhortait à se "concentrer sur le football", et ont redemandé des "réponses concrètes" par rapport à "deux questions clés en suspens dont (ils discutent) avec la FIFA depuis longtemps", à savoir un fonds d'indemnisation pour les travailleurs migrants, ainsi qu'un centre pour les loger dans la capitale qatarie, celui qui a succédé à Sepp Blatter fait toujours la sourde pareille. Ce que n'a pas manqué de relever l'ONG Amnesty International, qui réclame une compensation financière pour les travailleurs immigrés qui ont construit les stades devant servir à cette Coupe du monde dans l'émirat, qui va avoir lieu du 20 novembre au 18 décembre.
"Au milieu de cette clameur croissante, la voix la plus cruciale de toutes a gardé un silence remarqué : celle de Gianni Infantino, déplore Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty International, dans une tribune publiée par Le Monde. Malgré les assurances privées et publiques de la FIFA qui a affirmé étudier la proposition, Gianni Infantino, hormis quelques platitudes, a constamment éludé la question. Il n'a toujours pas répondu à notre lettre conjointe." Dans sa missive adressée aux 32 sélections qualifiées, Infantino écrivait : "Vous portez sur vos épaules les espoirs et les rêves de votre nation et ses habitants. Donc s'il vous plaît, concentrons-nous maintenant sur le football. Nous savons que le football n'existe pas dans le vide, et nous sommes tout aussi conscients des nombreux défis et difficultés à caractère politique dans le monde. Mais s'il vous plaît, ne laissez pas le football être entraîné dans chaque bataille idéologique ou politique."
Une "tentative grossière"
Pour la secrétaire générale de l'ONG, il s'agit d'une "tentative grossière et sans équivoque d'exonérer la FIFA de sa responsabilité dans ces atteintes aux droits humains et envers ces travailleurs. L'engagement de la FIFA à remédier aux violations auxquelles elle contribue est pourtant inscrit dans sa propre politique, rappelle-t-elle. Tout ce que nous demandons à ce stade, c'est que la FIFA s'engage fermement à indemniser les victimes d'atteintes et financer des programmes de prévention, dont un centre où les travailleurs pourront s'informer sur leurs droits et obtenir une assistance et des conseils juridiques. Il suffirait pour cela d'un simple trait de plume de Gianni Infantino." L'Italo-Suisse lui répondra-t-il ?