Thomas Siniecki, Media365, publié le 20 janvier
L'affaire Osasuna, qui occupe le football espagnol depuis près de dix ans, a connu jeudi un verdict particulièrement lourd. Un ancien adversaire corrompu, toujours en activité dans une équipe de Liga 2, doit même aller séjourner en prison.
A 36 ans, Xavi Torres joue en deuxième division espagnole, à Lugo. Encore titulaire dimanche à Mirandes (2-0), il pourrait être contraint de prendre sa retraite plus vite que prévu, puisqu'il vient d'être condamné par la justice à 22 mois de suspension. Surtout, il écope de dix mois de prison (et 400 000 euros d'amende), et ce à cause d'une affaire de corruption remontant à 2014. Alors qu'il jouait au Betis, il avait reçu 650 000 euros de la part d'Osasuna afin de s'assurer de la motivation de son club pour battre Valladolid, puis surtout pour perdre dans la foulée contre le club de Pampelune, dans un jeu de billard qui était censé favoriser le maintien d'Osasuna.
"Nous demandons à notre tour du respect, pour lui comme pour son entourage"
Les résultats avaient bien été ceux escomptés, puisque le Betis avait gagné 4-3 puis perdu 2-1, mais Osasuna n'était pas parvenu à se maintenir pour autant. Plusieurs dirigeants du club basque ont été condamnés à de la prison plus lourde, jusqu'à cinq ans pour certains, mais le cas de Xavi Torres est plus original dans la mesure où il s'agissait donc d'un joueur adverse et toujours en activité, plus de huit ans après les faits. Son coéquipier Amaya a reçu la même sanction, mais il a déjà pris sa retraite.
Dans cette affaire, la Cour Suprême du pays n'a retenu que la corruption pour le match entre Osasuna et le Betis, estimant qu'offrir des primes pour une victoire n'était pas un délit, au contraire d'une défaite. Son club de Lugo, où il évolue depuis 2020, lui a exprimé son soutien "après ces événements antérieurs à son intégration en tant que footballeur dans notre équipe" : "Depuis son arrivée, il a affiché un comportement magnifique, professionnel, impliqué et engagé. Nous demandons à notre tour du respect, pour lui comme pour son entourage."