Paul Rouget, Media365 : publié le mardi 10 août 2021 à 16h25
En 1997, le Paris Saint-Germain était devenu le premier club français, et toujours le seul à ce jour, à disputer la Supercoupe d'Europe. Mais les Parisiens avaient vécu une cruelle désillusion face à la Juventus...
Vingt ans avant de subir la terrible "remontada" face au FC Barcelone en huitièmes de finale retour de la Ligue des Champions 2017 (6-1), et de faire définitivement rentrer cette expression dans le langage courant, le Paris Saint-Germain avait enregistré la plus humiliante défaite de son histoire, qui plus est à domicile, face à la Juventus lors du match aller de la Supercoupe d'Europe face à la Juventus (1-6). Jusqu'en 1997, cette compétition se déroulait en matchs aller-retour, et a mis aux prises les vainqueurs de la Ligue des Champions et le vainqueur de la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe, avant la disparition de cette dernière en 1999. Elle oppose désormais, sur un match, le club sacré en C1 et le vainqueur de la Ligue Europa.
Et si l'Olympique de Marseille a été le premier club français à remporter une coupe d'Europe, avec la C1 en 1993, le club phocéen a ensuite été exclu de toutes compétitions européennes en raison de l'affaire VA-OM, des joueurs valenciennois ayant révélé l'existence d'une tentative de corruption de la part de leurs adversaires, pour lever le pied lors de ce match en échange d'une somme d'argent. L'OM n'a pas participé à la Coupe intercontinentale, ancêtre du Mondial des clubs, ni à la Supercoupe d'Europe. Le PSG, vainqueur de la C2 en 1996 grâce à sa victoire 1-0 face au Rapid de Vienne en finale, est donc devenu le premier club français, et toujours le seul à ce jour, à participer à la Supercoupe. Même si ses supporters préfèrent sans doute oublier cet épisode peu glorieux...
Un stage... à la Réunion
Avant d'être totalement surclassés par Zinedine Zidane et ses partenaires au Parc des Princes, les Parisiens n'avaient pas préparé cette rencontre de la meilleure des manières. Alors que la Supercoupe se déroule aujourd'hui au mois d'août, elle avait lieu à l'époque au début de l'année suivante, soit en janvier 1997. Et les dirigeants du club de la capitale avaient décidé d'emmener l'équipe en stage hivernal... à la Réunion. Dix jours avant leur affrontement face aux Turinois, les hommes de Ricardo s'étaient difficilement imposés face à une sélection locale lors d'un match amical à Saint-Denis de La Réunion (4-3). Et c'est un véritable choc climatique qui les attendait à leur retour à Paris, puisqu'ils étaient passés d'une température de 25 degrés à une en-dessous de zéro...
Le 15 janvier, ils avaient été cueillis à froid, c'est le cas de le dire, dès l'entame du match, Sergio Porrini ouvrant le score dès la cinquième minute de jeu suite à une erreur de Vincent Guérin. L'addition allait rapidement se corser, avec un but de Ciro Ferrara (36e) et un doublé de Michele Padovano (22e et 40e). Menés 4-0 par les Italiens, les Parisiens n'en menaient pas large, et se faisaient chahuter par leurs propres supporters, qui encensaient un « Zizou » déjà au-dessus du lot. Rai réduisait bien l'écart sur penalty (53e), mais les troupes de Marcelo Lippi rajoutaient deux nouvelles réalisations en fin de match grâce à Attilio Lombardo (83e) et Nicola Amoruso (89e).
Une drôle de saison
"C'est la seule fois où j'ai vu Michel Denisot furieux, confiera Rai une vingtaine d'années plus tard dans le livre « PSG - Changer ou mourir ». La manière de rentrer dans le vestiaire et les jours suivants à l'entraînement aussi. J'ai vu qu'il était furieux." Malgré cette colère du président, les joueurs de la capitale n'allaient pas parvenir à renverser la vapeur lors du match retour. Ils livraient une toute autre prestation à Palerme, mais s'inclinaient tout de même 3-1 en Sicile, avec un nouveau penalty de Rai (64e), contre un doublé d'Alessandro Del Piero (36e et 70e) et un but de Christian Vieri (90e).
Une douloureuse expérience pour les joueurs du PSG qui n'étaient pas au bout de leurs peines lors de cette drôle de saison. Moins d'un mois plus tard, ils subissaient une autre défaite humiliante face à Clermont en Coupe de France (4-4, 4 t.a.b. à 3), après avoir pourtant mené 4-1 face à la formation du quatrième échelon ! Une saison 1996-1997 qu'ils allaient terminer par une nouvelle finale de Coupe des coupes, perdue, cette fois, face au FC Barcelone, sur un penalty du Brésilien Ronaldo (1-0). La deuxième et avant-dernière finale européenne du club de la capitale, battu en finale de la C1 par le Bayern Munich en 2020. Mais c'est une autre histoire...