Fabien Le Floc'h, Media365 : publié le lundi 17 juin 2024 à 21h15
Concernée par la multiplication des chutes et des blessures dans le peloton, l'UCI tente de trouver les solutions pour enrayer ce phénomène inquiétant.
Il n'est pas encore arrivé de drame comme l'an passée sur le Tour de Suisse, avec la mort du coureur suisse Gino Mäder suite à une chute dans une descente il y a presque un an jour pour jour, le 16 juin 2023. Mais la fréquence des chutes en ce début d'année 2024 interroge et inquiète l'ensemble du peloton, alors que le Tour de France doit débuter le 29 juin prochain. La chute de plusieurs coureurs candidats au maillot jaune (Vingegaard, Evenepoel, Roglic...) lors du Tour du Pays basque en avril a notamment marqué les esprits. La multiplication des chutes, confirmée par les statistiques, est un fléau qui doit être réglé. Mais comment ?
Un système de cartons jaunes
Il est facile de trouver la première cause de ces chutes : la vitesse. Les records de vitesse moyenne ne cessent d'être battus et les coureurs dépassent souvent les 100 km/h en descente. Un constat confirmé par le directeur du Tour de France, Christian Prud'homme, qui a confié à France Bleu qu'«en trois ans, 3 km/h de moyenne ont été gagnés » sur la Grande Boucle. L'organisateur du Tour de France, ASO, a pris des mesures supplémentaires pour prévenir les conséquences des chutes sur la route. Le problème est que si les coureurs ne cessent de progresser, ils ne sont toujours protégés des chutes que par un simple casque. « Aujourd'hui, on est plus en sécurité dans une Formule 1 à plus de 300 km/h que sur un vélo sur une route du Pays basque ou du Tour de France », lâchait le 5 avril dernier sur franceinfo Marc Madiot, le manager de la Groupama-FDJ.
Un constat partagé par Jim Ratcliffe, propriétaire de l'équipe cycliste Ineos, qui a réclamé à l'Union cycliste internationale (UCI) des « actions concrètes » pour améliorer la sécurité des coureurs. L'UCI a déjà annoncé des mesures qui entreront en vigueur à partir du 1er août. Un système de cartons jaunes sera mis en place pour toute infraction susceptible d'entraver la sécurité des cyclistes professionnels. L'accumulation d'avertissements pourra entraîner des sanctions allant de sept à trente jours de suspension. L'UCI a également choisi de restreindre le port et l'utilisation des oreillettes, dans le but de limiter les mouvements des coureurs dans le peloton. Reste à voir si ces premières mesures seront efficaces.