Paul Rouget, Media365 : publié le mardi 22 août 2023 à 14h39
Alors que l'équipe de France n'a toujours pas décroché la moindre médaille aux Mondiaux de Budapest, Stéphane Diagana, ancien champion du monde du 400 m haies, tire la sonnette d'alarme.
Après les trois premières journées des championnats du monde de Budapest (19-27 août), le compteur des médailles tricolores est toujours bloqué à zéro. Sasha Zhoya et Wilhem Belocian ont bien atteint la finale du 110 m haies lundi, mais ont dû respectivement se contenter de la 6e et de la 8e place, alors que Ludvy Vaillant et Wilfried Happio avaient eux échoué en demi-finales du 400 m haies. Et les choses pourraient encore plus se compliquer en raison de l'incertitude entourant Kevin Mayer. Seul médaillé français, en or, lors des derniers Mondiaux, à Eugene (Etats-Unis) en 2022, le décathlonien souffre d'un tendon d'Achille et pourrait être contraint de déclarer forfait. Ce qui signifie que l'athlétisme français pourrait repartir bredouille de la capitale hongroise... Et cela ne serait pas vraiment une surprise pour Stéphane Diagana.
"Quand on a trois médailles, c'est un carton..."
Champion du monde du 400 m haies en 1997, le consultant de France Télévisions a dressé un triste constat lundi soir à l'antenne, après cette nouvelle journée sans médaille. "Quand on a trois médailles en athlétisme, c'est un carton... Je parle pour les Jeux olympiques, historiquement, c'est un carton, a-t-il d'abord déclaré, rappelant les circonstances très favorables de 2016, à Rio, d'où les athlètes français étaient repartis avec six breloques. Pour Diagana, "avec la concurrence internationale que l'on a, si on ne modifie pas profondément beaucoup de choses, trois médailles ce sera le top. On ne va pas aller plutôt vers six, on ira plutôt vers deux ou une, parce que quand on voit les nations ici, il y a des nations qui investissent plus. Même s'il y a des choses sont faites au niveau de l'Agence nationale du sport, au niveau de la Fédération... Mais c'est tout un système... C'est la place du sport à l'école. Ça part de là !"
L'exemple slovène
Et de citer la Slovénie, et ses deux millions d'habitants, comme exemple. Des Slovènes qui ont déjà décroché une médaille lors de ces Mondiaux, en argent pour Kristjan Ceh au disque. "Le sport slovène nous épate dans bien des sports. Ils ont un système, où eux pour des questions de santé publique, ils testent, tous les ans, tous les gamins de 5 ans à 17 ans, en changeant de classe, sont évalués sur des capacités physiques. C'est d'abord pour de la santé publique, mais ça leur permet de repérer des talents, a-t-il expliqué. Et derrière, ils les orientent et les accompagnent. On est face à des systèmes aussi bien organisés. Moi ça m'intéresse plus pour des raisons de santé publique pour les gamins, plutôt que la « perf », parce que le plus important finalement, c'est ça. Mais si on met de tels systèmes en place, ça va changer les choses, tant que la santé publique que sur le plan des résultats sportifs." Sera-t-il entendu ?