Mathieu Warnier, Media365 : publié le dimanche 22 octobre 2023 à 17h50
Alors que le week-end des quarts de finale a offert des matchs intenses et spectaculaires, celui des demi-finales n'a pas été loin d'en être l'antithèse. Alors que la Coupe du Monde touche prochainement à sa fin, ces deux matchs n'ont pas été une belle promotion pour le rugby.
En une semaine, de l'eau a coulé sous les ponts. Le week-end dernier, que ce soit à l'Orange Vélodrome ou au Stade de France, les spectateurs ont vibré à l'occasion des quarts de finale de la Coupe du Monde. Peu avant le duel sans concessions entre l'Irlande et la Nouvelle-Zélande remporté par les All Blacks, l'Argentine avait su prendre au piège le pays de Galles. Le lendemain, alors que l'Angleterre a joué à se faire peur contre les Fidji, le public français a vu son équipe se casser les dents sur des Springboks à la limite dans bon nombre de compartiments du jeu. Après ces quatre rencontres à haute intensité et à l'engagement total, il semblait logique que le meilleur restait à venir pour les demi-finales, exclusivement organisées dans l'enceinte dionysienne. Hélas, si les deux rencontres ont été diamétralement opposées, elles n'ont pas versé dans l'émotion. En effet, alors que la Nouvelle-Zélande a trop vite tué tout suspense face à des bien trop tendres Pumas ce vendredi, l'enjeu a pris le pas sur le jeu ce samedi lors du duel entre l'Angleterre et l'Afrique du Sud, revanche de la dernière finale qui s'est conclue sur un résultat équivalent. Pendant 80 minutes, les deux équipes n'ont pas été en mesure de proposer un jeu haletant, fait de prises de risque et de déséquilibres savamment organisés.
Kolisi : « Il faut aussi en passer par là pour être champions »
Peut-être que la pluie qui s'est invitée sur le Stade de France a freiné les ardeurs en rendant le ballon glissant, comme l'ont démonté les nombreuses erreurs sur les lancers en touche, mais cette deuxième demi-finale n'a pas été un sommet du jeu et une très bonne publicité pour le rugby auprès du grand public. A vrai dire, le XV de la Rose ne s'est pas beaucoup mobilisé pour offrir aux 80 000 spectateurs massés dans les travées un spectacle à la hauteur de l'événement. Le plan de jeu mis en place par Steve Borthwick était simple avec le jeu au pied qui a été utilisé de manière intensive pour mettre la défense des Springboks sous pression et obtenir des pénalités. Un plan qui a marché à la perfection pendant quasiment 70 minutes avant de se retourner contre le XV de la Rose, incapable de changer de rythme quand l'Afrique du Sud a pris l'avantage à la 78eme minute par l'intermédiaire d'Handré Pollard. Un chiffre permet de résumer l'ambition de jeu démontrée dans cette demi-finale. Les Anglais ont joué au pied 93% de leurs ballons, contre 69% pour les Sud-Africains. Mais, comme a pu le signaler le capitaine des Springboks et futur joueur du Racing 92 Siya Kolisi à l'issue de la rencontre : « Aujourd'hui (samedi), c'était vraiment moche, mais il faut aussi en passer par là pour être champions ». Mais, en plus d'être moche, ça a été quasiment indigeste.