Cet arbitre qui avait peur de revenir en France

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Paul Rouget, Media365 : publié le mardi 07 mars 2023 à 12h44

Arbitre controversé, et très critiqué, de la finale de la Coupe du monde 2011 perdue par les Bleus face aux Néo-Zélandais (7-8), Craig Joubert craignait de revenir dans l'Hexagone.

Le rugby français n'a toujours digéré cet épisode. Le 23 octobre 2011, les Bleus, arrivés assez miraculeusement en finale de la Coupe du monde, s'étaient inclinés d'une courte tête face aux All Blacks à l'Eden Park d'Auckland (7-8). Et l'arbitrage de Craig Joubert avait été particulièrement critiqué, notamment car le Sud-Africain n'avait sifflé aucune pénalité aux Néo-Zélandais quand les Tricolores évoluaient dans leur camp après la pause. Devenu l'homme à abattre en France, il y est retourné, non sans crainte, en novembre dernier, à l'occasion du match de la Tournée d'automne remporté par le XV de France contre les Springboks à Marseille (30-26).


"Craig craignait son apparition en France, depuis cette finale. Il reste un homme blessé, car il sait qu'il n'a pas été bon ce jour-là. Il sait qu'il a été pris par un environnement qu'il a eu du mal à maîtriser et aujourd'hui encore, il est blessé, a expliqué sur RMC Joël Jutge, ancien arbitre français et aujourd'hui en charge des officiels de match à World Rugby. Il sait qu'il a mal fait, il aurait aimé être meilleur, il ne l'a pas été et que le titre s'est joué sur quelques décisions." Et ce retour dans l'Hexagone s'est finalement déroulé sans accroc. "Il était ravi de voir des supporters français, des gens que je connaissais sur Marseille. Ça lui a redonné confiance et c'était bien de voir ça", poursuit Jutge.

Dusautoir : "La rage qui monte"

Mais cela ne se serait peut-être pas aussi bien passé s'il avait croisé des joueurs du XV de France ayant participé à cette finale... En 2021, soit dix ans plus tard, le pourtant très mesuré Thierry Dusautoir était toujours très amer. "La frustration vient du fait qu'on les mettait sous pression, mais ça ne basculait pas. Et je ne voyais pas la solution. Des pénalités plus proches, je sais qu'on en a provoqué, mais on ne les a jamais eues. Là, en discutant, me remonte la frustration des dix dernières minutes. Quand on a compris qu'on pouvait y aller autant qu'on le voudrait, il ne sifflerait pas. Tu tapes, tu tapes, tu tapes et tu as la rage qui monte", avait reconnu l'ancien capitaine pour L'Equipe.

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