Clément Pédron, Media365, publié le samedi 10 août 2024 à 00h12
Questionnée et jugée sur sa féminité, l'Algérienne Imane Khelif a remporté le titre de championne olympique dans la catégorie des moins de 66 kg. La boxeuse a réussi à passer au-delà des polémiques et a répondu de la plus belle des manières.
Il n'y avait qu'une seule réponse possible et Imane Khelif a trouvé l'endroit parfait pour y répondre : le ring. L'Algérienne a décroché ce vendredi soir le titre de championne olympique de la catégorie des moins de 66 kg aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Dans un stade de Roland-Garros plein comme un œuf, la boxeuse n'a laissé aucuen chance à son adversaire, Liu Yang. Au bout des trois rounds du combat, l'athlète de 25 ans a nettement dominé la Chinoise puisqu'elle s'est imposée sur le score de 5-0 par les cinq juges. Et quand on regarde les notes, on s'aperçoit qu'Imane Khelif n'a rien laissé à son opposante puisqu'elle a été donnée victorieuse à chaque fois et par tout le monde.
« Je suis comme tous les sportifs, là pour réaliser mon rêve. Je vais donner mon maximum pour la médaille d'or » a indiqué l'Algérienne après sa demi-finale dans des propos rapportés par l'Équipe. Force est de constater que la boxeuse a tenu parole. Avant cette finale, elle a notamment battu l'Italienne Angela Carini en 46 secondes sur abandon puis la Hongroise Anna Luca Hamori et la Thaïlandaise Janjaem Suwannapheng sur le score de 5-0.
Question de féminité
Pourtant, si la route « sportive » s'est bien terminée, celle extra-sportive a été bien longue et semée d'embuches. Depuis le début de son aventure ici à Paris, Imane Khelif subit une vague de haine en rapport avec son apparence et son genre et est également une victime collatérale du conflit entre le CIO et l'IBA, la fédération internationale de boxe. Cette dernière a rappelé que l'Algérienne avait « échoué » à un test déterminant son genre et qu'elle avait été exclue des Mondiaux à New Delhi en Inde pour la raison suivante : ce serait un homme. De son côté, le CIO n'y a pas cru et a autorisé la boxeuse à concourir à Paris. Ce déferlement est remonté à la surface dès son premier combat lorsqu'elle a battu l'Italienne en moins d'une minute et tous en ont remis une couche, évoquant notamment un taux de testostérone élevé. Cependant, ce résultat peut être expliqué par une production naturelle plus élevée appelée l'hyperandrogénie, un dérèglement retrouvé chez 5% des femmes. Droite dans des bottes et dans ses gants, Imane Khelif a mis un sacré uppercut à ses détracteurs.