Paul Rouget, Media365 : publié le mardi 20 août 2024 à 11h13
Membre de l'équipe de France de basket fauteuil, présente aux Jeux Paralympiques de Paris, Sofyane Mehiaoui ne veut pas que les para-athlètes soient qualifiés de "super-héros", comme l'a déclaré Teddy Riner, mais avant tout comme des athlètes.
Absente des quatre dernières éditions des Jeux Paralympiques, l'équipe de France de basket fauteuil, médaillée d'or en 1984, défendra bien ses chances à Paris. Un tournoi disputé à Bercy qu'elle va débuter, au sein de la poule A, le 30 août contre le Canada, avant d'affronter l'Allemagne le lendemain. Et les Bleus clôtureront cette première phase le 2 septembre contre la Grande-Bretagne, médaillée de bronze il y a trois ans à Tokyo. Avant de passer aux choses sérieuses, Sofyane Mehiaoui, pilier de cette formation tricolore, a tenu à réagir aux propos de Teddy Riner, de nouveau sacré champion olympique de judo dans la capitale, à deux reprises, et qui avait décrit sur RTL les para-athlètes comme des "super-héros". Un terme que celui qui est revenu à Meaux après des passages en Italie et en Turquie ne goûte guère, refusant le "misérabilisme", comme il l'a d'abord écrit sur Instagram.
Riner "s'y prend mal"
"Le fait qu'on parle de nous comme des super-héros ne nous aide pas. On est des personnes en situation de handicap et nous souhaitons être considérés comme des personnes normales. Quand on nous surexpose, ce n'est pas bien. On n'est pas des super-héros, on est des athlètes. Donc venez nous voir parce qu'on va faire des performances, on va faire des exploits sportifs, c'est pour tout ça qu'il faut venir nous voir", confie Mehiaoui, rapporte Ouest-France, avant de revenir sur les propos de Riner : "Je sais que ce n'est pas méchant et qu'il veut nous aider, mais il s'y prend mal. Je veux réagir pour que les gens comprennent ça. Mais quand Teddy dit ça, ça veut aussi dire qu'on ne fait pas totalement du sport." Il apprécie par ailleurs d'avoir "réussi à faire en sorte qu'on parle des athlètes et de leurs performances. C'est comme ça qu'on change les mentalités. Je ne veux pas qu'on casse tout en un mois en disant : « Venez voir les pauvres handicapés, parce qu'ils ont été courageux de surmonter leur handicap ». Je suis un compétiteur, un sportif", martèle-t-il encore.