Mathieu Warnier, Media365 : publié le lundi 06 janvier 2025 à 19h10
Sacré champion du monde le week-end dernier à seulement 17 ans, Luke Littler a donné une nouvelle popularité aux fléchettes. Retour sur le parcours d'un prodige de sa discipline.
C'est le nom qui a fait le tour de la presse britannique. Un an après avoir échoué contre Luke Humphries en finale du championnat du monde de fléchettes, Luke Littler a fait chavirer l'Alexandra Palace et tout un pays. Ce vendredi, grâce à une véritable démonstration contre la légende Michael van Gerwen, celui qui est surnommé « The Nuke » (l'arme nucléaire) est devenu le plus jeune joueur à remporter le titre, à seulement 17 ans et 347 jours. Natif de Runcorn, Luke Littler a été bercé très tôt par les fléchettes, ayant commencé à pratiquer la discipline à 18 mois grâce à un jeu magnétique acheté par son père. A seulement six ans, il a réalisé son premier 180, soit le score maximal possible sur une volée de trois fléchettes. Ayant lancé sa carrière professionnelle dès l'âge de douze ans au sein de la BDO (British Darts Organization) et de la WDF (World Darts Federation), il a réussi un premier « nine-darter », soit le graal de tout joueur en passant de 501 à zéro en neuf lancers, à treize ans. Mais c'est sur le circuit de la PDC (Professional Darts Corporation) qu'il s'est révélé au plus grand nombre.
Littler, véritable météorite dans le monde des fléchettes
Parvenant à s'ouvrir les portes de certains des principaux tournois, ses gains lui ont permis de grimper dans la hiérarchie. Sacré champion du monde junior en novembre 2023 puis confirmant dans les mois qui ont suivi, il a pu passer l'écueil des qualifications de l'édition 2024 du Mondial. C'est alors que tout s'est accéléré pour Luke Littler. Auteur d'un parcours aussi surprenant qu'impressionnant, il s'est qualifié pour la finale, échouant de peu contre le numéro 1 mondial Luke Humphries. Un échec qui a été le préalable de bien des succès au cours des douze mois qui ont suivi. Invité à participer à la prestigieuse Premier League, il a remporté la compétition avec une revanche sur son compatriote à la clé. Il y a alors ajouté les World Series, avec également la victoire lors des étapes de Bahreïn et de Pologne, le Grand Slam avant d'échouer en finale du Players Championship. C'est ainsi avec le statut de favori qu'il a retrouvé l'Alexandra Palace le 21 décembre dernier, dominant Ryan Meikle pour son entrée en lice, écœurant son adversaire avec une moyenne de 140,91 points par volée sur le dernier set.
Beckham n'a rien manqué de son sacre
Mis à part le huitième de finale contre Ryan Joyce, remporté au bout de la manche décisive, Luke Littler a peu tremblé avant une finale dominée de la tête et des épaules. Des succès qui ne font pas que des heureux. En effet, le jeune joueur anglais est critiqué pour son hygiène de vie, assurant dans la presse qu'il ne se « lève pas avant midi », mangeant une « omelette au fromage et au jambon, puis une pizza », avant un entraînement qui ne dépasse pas quelques dizaines de minutes par jour. Après son titre mondial, il a assuré que rien ne changerait, fêtant ses victoires avec « un kebab et une canette de Tango ». Ce fan invétéré de Manchester United, qui n'a pas hésité à le soutenir avant d'affronter Michael van Gerwen ce vendredi, a tout de même lâché une petite larme quand il a reçu un message de David Beckham. « Il m'a dit 'bien joué' et je l'ai remercié, a confié Luke Littler auprès de Sky Sports. Juste de voir des personnes telles que David Beckham regarder, c'est fou. » De plus, il n'a pas caché que présenter le Sid Waddell Trophy au public d'Old Trafford serait un rêve pour lui. S'il ne fait pas forcément l'unanimité, il est certain que « The Nuke » donne un coup de jeune aux fléchettes, discipline qui lui permet de bien gagner sa vie avec près d'un million et demi d'euros amassés en 2024. Somme dont il aurait investi une partie dans une nouvelle maison pour sa famille.