Guillaume Marion, Media365 : publié le mercredi 03 janvier 2024 à 21h15
Selon une récente enquête de Relevo, des athlètes espagnols auraient échappé à des sanctions grâce à l'aide de l'agence antidopage espagnole, tandis que l'Agence mondiale antidopage aurait fermé les yeux sur ces pratiques.
« Notre sport n'est pas propre », telle est la terrible conclusion de Relevo, après avoir publié une enquête mettant notamment en cause l'agence antidopage espagnole (CELAD). Selon le média en ligne espagnol, cette dernière aurait couvert plusieurs contrôles antidopage positifs d'athlètes espagnols ces dernières années. Pour cela, la CELAD aurait utilisé plusieurs méthodes, dont celle de ne prévenir qu'au dernier moment, soit un an (ce qui correspond au délais maximum). Les sportifs contrôlés positifs pouvaient alors ensuite saisir le Tribunal administratif du sport (TAS) et voyaient du coup leur sanction être annulée, car en dehors du délais légal. De son côté, l'Agence mondiale antidopage (AMA) aurait fermé les yeux sur ces pratiques. Selon Relevo, cette dernière « dispose de documents qui accréditent les cas de dopage sans sanction dans le sport espagnol ». Si cela venait à se confirmer, ce serait un nouveau énorme scandale lié au dopage qui pourrait éclater de l'autre côté des Pyrénées.
L'AMA a réagi après les accusations de Relevo
Après les révélations ces derniers jours du média sportif espagnol, Le Figaro a contacté l'AMA pour avoir des explications à ce sujet. Contacté, l'AMA a reconnu être « consciente des problèmes actuels liés à l'organisation nationale antidopage de l'Espagne (CELAD) et suit de près ses activités, afin de s'assurer qu'elles sont conformes au Code mondial antidopage. Nos démarches nous permettent de confirmer qu'il existe un certain nombre de mesures correctives toujours en suspens, qui doivent être prises par la CELAD de toute urgence. A défaut, une procédure de conformité sera engagée à son encontre, conformément au processus habituel de conformité au Code. L'AMA veillera toujours à ce que la CELAD - et toutes les autres organisations antidopage - engage des poursuites lorsqu'il est approprié de le faire en vertu du Code. Les retards injustifiés dans le traitement des cas ne seront pas tolérés. » Autant dire que cette déclaration n'a rien de rassurant. Alors qu'une nouvelle affaire de dopage pourrait donc voir le jour, cette histoire viendrait confirmer les récentes révélations de Jan Ullrich.