Ligue 1 : Monaco - Nice, le derby du soleil

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Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 19 avril 2022 à 22h39

Si les supporters niçois ont fait interrompre quelques chocs face à Monaco, et même en Gambardella en 2012, ce duel de la Côte d'Azur est loin d'être aussi tendu qu'un OL - ASSE ou un Lens - Lille. Ce qui ne l'empêche pas d'être hautement symbolique.

La rivalité

La lutte qui oppose Monaco et Nice est avant tout géographique : 20 kilomètres seulement séparent les deux villes azuréennes, soit la plus faible distance entre deux clubs de Ligue 1. Fatalement, les supporters visiteurs occupent au maximum leurs tribunes lorsque ça leur est permis, mais il est difficile de parler d'un véritable antagonisme entre les deux clubs, de par le côté traditionnellement tranquille du cadre de l'ASM. Pour l'OGCN, l'opposition est par exemple bien plus forte avec l'Olympique de Marseille. Depuis quelques saisons, le projet niçois est plus cohérent et régulier, alors que les Monégasques fluctuent trop souvent entre de grandes campagnes, parfois magnifiques comme en 2017, et d'autres où il faut tout reconstruire.

Les matchs marquants

Le 2 octobre 2004, à l'occasion de la neuvième journée, l'OGCN réussit un improbable coup de maître à Louis-II. Alors que les tout frais vice-champions d'Europe, battus par Porto quelques mois plus tôt en finale de Ligue des champions (3-0), mènent logiquement 3-0 à l'heure de jeu, les visiteurs vont complètement renverser la vapeur en seulement un quart d'heure : Victor Agali marque trois fois en huit minutes (66eme, 72eme, 74eme) et c'est finalement Marama Vahirua qui vient assommer définitivement l'AS Monaco à la 82eme pour valider un succès 4-3 des Niçois. Les hommes de Didier Deschamps sont littéralement groggy.

Le 21 septembre 2016, les Niçois infligent cette fois une véritable gifle, en bonne et due forme, en dominant Monaco 4-0. Et pourtant, c'est bien au terme de cette saison que l'ASM terminera championne au terme d'un formidable mano a mano avec le PSG, et demi-finaliste de Ligue des champions (éliminée seulement par la Juventus en demi-finales, après les éliminations de Manchester City et de Dortmund)... Mais Kylian Mbappé, alors, n'était pas encore intégré à la rotation. Ce qui n'était toujours pas le cas un an plus tard, mais parce que le futur champion du monde avait été transféré au PSG. Le 9 septembre 2017, c'est bien avec leur nouveau statut que les Monégasques tendent l'autre joue, encaissant un nouveau 4-0 à l'Allianz Riviera. Les hommes de Leonardo Jardim restaient pourtant sur seize victoires de rang en Ligue 1, à cheval sur deux saisons.

Les meilleurs buteurs

A Monaco, comme dans l'histoire du club et même du championnat, c'est Delio Onnis qui règne sur le derby avec un total de treize buts inscrits de 1973 à 1980. L'Italo-Argentin, toujours le meilleur buteur de l'histoire du championnat avec 299 réalisations, a marqué onze fois en six matchs lors de ses quatre premières années, dont un quadruplé lors de la victoire 4-1 en 1976 à Louis-II. Meilleur buteur de Division 1 en 1975 puis en 1980, Onnis a été champion de France en 1978, dans la foulée de la remontée immédiate du club princier parmi l'élite. Il reste incontestablement un des plus grands joueurs de l'histoire de l'ASM.

Du côté du club niçois, les meilleurs réalisateurs du derby arrivent loin d'Onnis, puisque ce dernier a marqué plus du double du total de ses plus proches poursuivants : en effet, c'est avec six buts que Charly Loubet et Mario Balotelli se partagent cette deuxième place, à des époques radicalement différentes. Le premier, formé chez le voisin cannois, était aussi un des leaders d'une équipe de France aux résultats encore bien ternes, de 1967 à 1974. Il a été champion de France à l'Olympique de Marseille entre ses deux passages à Nice (de 1963 à 1969, puis de 1971 à 1975). Son fantasque successeur italien, plus de 40 ans plus tard, ne mettra lui que trois saisons à inscrire ses six buts. Le tout en trois doublés, lors des deux 4-0 cités plus haut, puis lors d'un ultime 2-2 en 2018.

Les stats

Monaco est assez nettement devant Nice lorsque le match est joué à Louis-II, avec un total de 23 victoires contre dix seulement pour les Aiglons (et quinze nuls) en Ligue 1. En revanche, c'est l'égalité parfaite à Nice avec 19 succès partout (et douze nuls). Il faut y ajouter deux petites confrontations en Ligue 2 et surtout 19 matchs en Coupes nationales. Là encore, l'avantage est important pour les Monégasques : neuf victoires et trois défaites en Coupe de France, deux victoires et une défaite en Coupe de la Ligue. Et même un Trophée des champions, là aussi remporté par l'ASM, 5-2 en 1997. Monaco affiche aussi un palmarès supérieur : huit championnats contre quatre, cinq Coupes de France contre trois, et même deux finales de Coupe d'Europe.

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