Vincent Dégremont, Media365, publié le mardi 07 mai 2024 à 23h08
Grâce à un but de Mats Hummels en début de deuxième période, le Borussia Dortmund a infligé une deuxième défaite au PSG (0-1) et va disputer sa troisième finale de Ligue des champions. Les Parisiens, trop peu inspirés, n'ont jamais pu croire à la qualification.
Conscient de l'enjeu, Luis Enrique abjurait son idéal tactique, alignant de manière pragmatique Kylian Mbappé sur l'aile gauche pour profiter de ses chevauchées. Gonçalo Ramos prenait place en pointe, au détriment de Bradley Barcola, qui enfilait la chasuble des remplaçants. Face au bloc bas d'Edin Terzic, qui reculait dès l'entame et ne voulait pas presser, les Parisiens enchaînèrent les centres, par Ousmane Dembélé, Achraf Hakimi et Nuno Mendes, mais les Noir-et-Jaune se dégagèrent à chaque fois avec sérénité. La seule occasion dangereuse de la première période fut d'ailleurs à mettre au crédit des visiteurs. On jouait la 35eme et Mats Hummels enleva à Mbappé (très discret jusque-là et systématiquement pris à deux) un centre en retrait de Fabian Ruiz d'un maître tacle.
Donnarumma retarde l'échéance
Karim Adeyemi conduisit alors un contre supersonique de la ligne médiane à la surface parisienne, se faufilant entre Marquinhos et Lucas Beraldo pour buter sur Gianluigi Donnarumma, auteur d'une manchette-réflexe salvatrice. Le champion d'Europe italien empêcha le Borussia Dortmund refroidir le stade, mais malgré les ouvertures lumineuses de Vitinha, le PSG ne parvint pas à créer des brèches dans les dix minutes qui suivirent. Luis Enrique devait trouver la clef du verrou allemand au vestiaire. Le coach espagnol crut porter l'estocade trois minutes après la reprise, quand Warren Zaïre-Emery buta sur le montant droit, après un centre enroulé de Mbappé dévié par la tête d'Hummels puis le pied de G.Ramos, surpris de se retrouver devant Kobel. A deux mètres de la cible et à ce très haut niveau, le titi - certes sur le côté - manqua l'éléphant dans le couloir. Hummels fut bien plus précis sur l'action suivante, après une mauvaise anticipation de Donnarumma coûtant un corner. Brandt l'enroula au second poteau, où le central allemand avait faussé compagnie à Beraldo pour crucifier le gardien italien de la tête.
Les Dieux du foot ont choisi le Borussia Dortmund
Nouvelle fausse joie pour les supporters parisiens à l'heure de jeu, quand N.Mendes voulut mettre les habits de sauveur des 18 mètres. Son tir puissant et croisé fut légèrement dévié par ce diable d'Hummels, puis repoussé par ce maudit poteau droit alors que Gregor Kobel était largement battu. Edin Terzic remplaça ses intenables ailiers Adeyemi et Jadon Sancho par Marco Reus et Niklas Süle, pour tenir le ballon et bâtir un mur jaune dans la surface. Le plan de jeu du coach du Borussia Dortmund fonctionna à merveille. Les Noir-et-Jaune se contentèrent de 30% de possession, subissant avec sang-froid et maîtrise. Et avec la baraka ! A la 87eme, après un coup de billard, Mbappé crut enfin la mettre dans le trou sur sa demi-volée de près, mais Kobel se jeta devant lui et dévia du haut de la main sur sa transversale. Une transversale aussi cruelle que le poteau droit, puisqu'elle repoussa dans la foulée une splendide frappe à mi-distance de Vitinha alors que le portier suisse était loin du ballon. Eliminés par une formation plus faible sur le papier, mais plus solide, plus solidaire et plus forte tactiquement, les Parisiens ne verront pas Wembley (0-1). Leur talent a suffi pour atteindre le dernier carré. Pas pour aller encore plus haut.