Médias : Atteint de la maladie de Charcot, Charles Biétry révèle qu'il a organisé son suicide assisté

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Clément Pédron, Media365, publié le vendredi 07 avril 2023 à 21h01

Dans une interview pour le quotidien l'Équipe, Charles Biétry a révélé être atteint de la maladie de Charcot. L'ancien patron des sports de Canal + puis France Télévisions et beIN Sports a évoqué son quotidien, son combat également avant son suicide assisté en Suisse, déjà organisé.

Charles Biétry est atteint de la maladie de Charcot depuis cinq ans et demi mais diagnostiqué seulement depuis l'été dernier. Depuis le Morbihan où il vit avec sa femme Monique, l'ancien patron des Sports de Canal +, de France Télévisions et de beIN Sports, a reçu l'Équipe pour un entretien particulier au sujet de sa maladie qu'il révèle au grand jour. Désormais, le Rennais se déplace avec l'aide des béquilles. La maladie a touché tous les muscles de son pied droit, puis sa jambe droite et enfin son bras. Et depuis deux mois, il parle difficilement mais parvient à rembobiner le fil des évènements : « Lors de mes premiers symptômes au pied, il y a cinq ans et demi, on avait pensé à la SLA (sclérose latérale amyotrophique) mais à la Pitié-Salpétrière, on m'avait alors répondu qu'il n'en était rien. Finalement si. [...] Trois mois après, une neurologue bordelaise avec laquelle je multipliais les examens m'a demandé d'aller au CHU de Bordeaux, spécialisé dans les maladies neurologiques. »

Après une batterie d'examens, Charles Biétry accueille trois « toubibs que je n'avais jamais vus. Celui aux cheveux blancs, avec un visage sans expression, me dit : « M. Biétry, je n'ai pas de bonnes nouvelles, vous avez la maladie de Charcot. » L'ancien journaliste a multiplié les séances de sport, raison pour laquelle la maladie a mis du temps à être diagnostiquée. « Avoir fait beaucoup de sport et continuer à en faire tous les jours a posé un problème à la maladie et lui en pose toujours » confie t-il avec amusement à l'Équipe. Et ce, malgré l'avis des médecins de son propre aveu... « Je bosse tous les jours physiquement, sauf le dimanche parce qu'il y a beaucoup de foot à la télé. J'ai quatre séances de kiné, quatre de vélo d'appartement, une demi-heure à chaque fois. Et comme j'ai toujours aimé la compét', chaque jour je m'attache à battre le record de la veille, même si les médecins ne sont pas d'accord. Le principal ennemi de cette maladie, c'est la fatigue. »

Charles Biétry : « Je veux bien mourir mais je ne veux pas mal mourir »

L'une des particularités de la malade de Charcot est qu'elle est neurodégénérative. À l'Équipe, Charles Biétry confie connaître déjà les prochaines étapes de son parcours du combattant. Et il sait jusqu'où il est prêt à aller. « On a tout organisé avec ma femme et mes enfants, assure l'ancien patron de médias. Je ne veux pas être branché sur une machine pour respirer alors qu'il n'y a plus rien, plus d'avenir. Je ne veux pas souffrir et surtout, faire souffrir ma famille. On a pris des dispositions pour arrêter avant d'en arriver là. Je me suis inscrit en Suisse pour le suicide assisté, tous les papiers sont signés. [...] Je veux bien mourir mais je ne veux pas mal mourir. »

Dans tous les cas, ne comptez pas sur Charles Biétry pour se laisser vaincre par la maladie. « Perdre aux points OK mais il faut tout faire pour ne pas être K.-O dès le deuxième round. Là, cinq ans et demi... On est au sixième round, je suis mené aux points, c'est clair. Mais en face, il faut que la maladie se méfie quand même ! Je suis encore debout ! OK, on ne peut pas guérir, on va mourir. Mais entre tout de suite K.-O ou se battre pendant des mois ou des années, il y a une grosse différence. »

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